BENJAMIN GEORGE (1960- )

Le jeu avec les formes

Benjamin s'est attaché à revivifier des formes « anciennes » (Sonate pour violon et piano, 1977 ; ThreeStudies, pour piano, 1981-1985 ; Three Inventions for Chamber Orchestra, pour vingt-quatre instrumentistes, 1995, commande de Betty Freeman pour le festival de Salzbourg), des instruments (Upon Silence, pour mezzo-soprano et cinq violes de gambe, sur un poème de Yeats, 1990), ou encore des gestes musicaux, comme dans Viola, Viola (1997), pour deux altos, qui exploite l'extrême variété des potentialités de l'instrument en matière de timbre, tout en traitant les deux parties solistes, très virtuoses, avec une intensité d'écriture quasi orchestrale.

Il faut encore citer pour leur remarquable orchestration Jubilation, pour orchestre et chœur d'enfants (1985), Sudden Time, pour grand orchestre (1990-1993), Tribute, in Memory of Olivier Messiaen, pour orchestre de chambre (1993), Palimpsest I et II, pour orchestre (2000 et 2002).

Benjamin s'essaie également à l'écriture lyrique. Après Into the Little Hill pour deux voix et ensemble (sur un livret de Martin Crimp, 2006), il connaît un vrai succès lors de la création, au festival d'Aix-en-Provence, de l'opéra Written on Skin (toujours d'après un livret de Martin Crimp, 2012). L'orchestre est placé sous sa direction. Sa collaboration avec Crimp se poursuit avec Lessons in Love and Violence, créé en 2018 au Royal Opera House de Londres.

George Benjamin a enseigné la composition au Royal College of Music de Londres (1985-2001). En 2001, il a succédé à Harrison Birtwistle comme professeur de composition au King's College de Londres. Promoteur des musiques du xx^e siècle, il a été directeur artistique d'une série d'émissions musicales, Sounding the Century, diffusées durant trois ans (1996-1999) sur les ondes de BBC Radio 3. Chef d'orchestre, il a dirigé les créations de nombreuses œuvres, parmi lesquelles Abschiedsstücke (1993) et GedrängteForm (1998) de Wolfgang Rihm (avec l'Ensemble Modern), Rondo de Johannes Schöllhorn (avec l'Ensemble intercontemporain, 1997), Quatre Chants pour franchir le seuil de Gérard Grisey (avec le London Sinfonietta, 1999).