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BUCHANAN GEORGE (1506-1582)

Humaniste écossais reconnu comme un des plus grands poètes latins modernes, George Buchanan appartenait à une famille pauvre de Killearn, dans le comté de Stirling. Après avoir fait quelques études à Paris, il s'engagea dans les troupes auxiliaires recrutées en France par le duc d'Albany, fils naturel de Jacques V d'Écosse. Puis, il obtint un poste de professeur de grammaire au collège Sainte-Barbe, à Paris. C'est à cette époque qu'il découvrit la doctrine réformée.

De retour en Écosse, en 1554, il est nommé par Jacques V précepteur de son fils naturel, Jacques Stuart, qui deviendra tristement célèbre sous le nom de « régent Murray ». Buchanan compose à cette époque un poème satirique contre les franciscains, Somnium, qui lui attire la haine du clergé. Peu après, à la demande du roi lui-même, il rédige un pamphlet, plus violent encore, Franciscanus, dont la version qui circule en France s'intitule Le Cordelier de Buchanan. Abandonné peu après par le roi et jeté en prison, il s'évade et gagne la France.

Protégé par le recteur de l'école latine de Bordeaux, Govea, qui l'admire beaucoup, il réside plusieurs années dans cette ville : il y écrit plusieurs tragédies en vers latins, notamment un Saint Jean-Baptiste (Baptistes) et un Jephté (Jephtes) ; il a traduit la Médée et l'Alceste d'Euripide. Il eut pour quelque temps Montaigne comme élève, puis rejoignit au Portugal Govea, nommé recteur de l'université de Coimbra. Mais, à la mort de celui-ci, la liberté de ses opinions lui vaut à nouveau la prison, où il rédige une traduction en vers des Psaumes.

En 1560, il retrouve l'Écosse, où il embrasse ouvertement le protestantisme. Pendant un temps, il est favorablement reçu à la cour de Marie Stuart, à qui il donne des leçons ; il réforme alors l'organisation des universités écossaises et devient doyen de l'université de Saint Andrews. Mais ses principes religieux et politiques l'éloignèrent peu à peu de la reine ; il est nommé précepteur du futur Jacques Ier d'Angleterre, à qui il transmet une érudition presque pédantesque. Mais, pour soutenir Murray, Buchanan se risque à publier un violent pamphlet anonyme destiné à salir Marie Stuart, De Maria Regina Scotorum, totaque ejus contra regem conspiratione (1571), qui compromet plus sa propre mémoire que celle de la reine. Conseiller d'État et garde des sceaux après la mort du régent Murray, il publia en 1579 le De jure regni apud Scotos, où il apparaît comme un énergique et éminent défenseur du droit des peuples. Enfin sa remarquable Rerum Scoticarum Historia (1582) occupa ses dernières années.

Partisan jusqu'à la passion du libre arbitre, Buchanon laisse le souvenir d'un homme peu scrupuleux sur l'emploi des moyens destinés à faire prévaloir ses thèses et imbu du sentiment de sa supériorité intellectuelle. Mais sa réputation reste celle d'un brillant poète latin.

— Olivier JUILLIARD

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