BUCKINGHAM GEORGE VILLIERS 1er duc de (1592-1628)
Devenu en 1615 le favori de Jacques Ier d'Angleterre, avec lequel il semble avoir entretenu des relations homosexuelles, George Villiers devient successivement vicomte en 1616, comte en 1617, marquis de Buckingham en 1618, et ce marquisat sera transformé en duché en 1623. Il est également élevé aux dignités de grand amiral et grand écuyer. Son influence politique connaît une ascension parallèle et le duc réussit à la maintenir sous le règne de Charles Ier, dont il est devenu l'ami avant même l'accession au trône du nouveau souverain. Il exploite surtout sa position à des fins égoïstes d'enrichissement personnel, obtenant pour lui-même le droit de disposer de nombreux offices et bénéfices, pour sa famille des monopoles scandaleux, par exemple sur le commerce des fils d'or et d'argent. Il encourage ses deux souverains à recourir à des mesures fiscales d'une légalité contestable et à des sources de financement originales comme la vente de pairies. Entre 1622 et 1628, il est le véritable souverain de l'Angleterre. Il joue un rôle majeur dans la politique étrangère ; il plaide d'abord pour un rapprochement avec l'Espagne, puis, après l'échec d'un projet de mariage entre le prince Charles et l'infante, il lance l'Angleterre dans une guerre mal préparée et vaine, qui va traîner de 1624 à 1630. De piètres tentatives pour rétablir l'électeur palatin dans ses droits en Allemagne, avec l'aide d'une force armée confiée au général mercenaire Mansfeld, sont suivies d'une brouille avec la France, dont il avait d'abord recherché l'alliance en concluant le mariage de Charles et de Henriette-Marie. George Villiers, en 1627 et 1628, entreprend des opérations navales pour secourir La Rochelle, et les forces anglaises y connaissent des échecs sans appel. Sa popularité, un temps établie par sa politique anti-espagnole, est très éphémère et il devient, en 1626 et 1628, la cible essentielle des parlementaires et un objet de litige entre le Parlement et la Couronne ; la grande remontrance de 1628 demande le renvoi du favori et provoque, en fait, la dissolution du Parlement. L'hostilité de l'opinion, nourrie de griefs économiques, renforcée par le choix des conseillers de Charles, dont William Laud, inspire sans doute le geste d'un officier, John Felton, qui, le 22 août 1628 à Portsmouth, poignarde le duc : Buckingham préparait alors une nouvelle expédition pour sauver La Rochelle.
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Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Autres références
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CHARLES Ier (1600-1649) roi d'Angleterre (1625-1649)
- Écrit par Pierre JOANNON
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ROYAUME-UNI - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Bertrand LEMONNIER et Roland MARX
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...trop demander à des Parlements, ils sont souvent pacifiques. Leur guerre contre l'Espagne, après 1625, tourne court, l'expédition de La Rochelle au secours des huguenots, sous la direction du favoriBuckingham, se termine par un fiasco, l'Angleterre est sur la marge de l'histoire qui se fait en Europe.