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SMOOT GEORGE FITZGERALD (1945- )

Astrophysicien américain, prix Nobel de physique en 2006, George Fitzgerald Smoot III, est né le 20 février 1945 à Yukon en Floride. Fils aîné d’un employé fédéral spécialiste d’hydrologie et d’une enseignante, il passe sa jeunesse dans différents États avant d’entrer au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) où il commence des études de médecine mais se réoriente rapidement vers les mathématiques et la physique. Il soutient sa thèse en physique des particules sous la direction de David Frisch en 1970. Le sujet en est la mesure expérimentale au laboratoire national de Brookhaven, près de New York, des désintégrations faibles de mésons K neutres, produits par collision d’un faisceau de mésons K chargés sur une cible de platine. Après sa thèse, il rejoint l’équipe de Luis Alvarez (Prix Nobel de physique 1968) au laboratoire d’études spatiales de l’université de Berkeley en Californie et oriente ses recherches vers l’astrophysique et la cosmologie. En 1994, il est nommé professeur dans cette même université.

Pendant ses premières années à Berkeley, Smoot équipe de détecteurs des ballons destinés à mesurer les traces d’antimatière dans la haute atmosphère. Les résultats négatifs permettent d’éliminer certaines théories cosmologiques. En 1976-1977, à l’aide d’un radiomètre différentiel monté sur un avion espion U2, il montre que le rayonnement micro-onde fossile découvert onze ans plus tôt par Arno Penzias et Robert Wilson présente un effet dipolaire indiquant que la Voie lactée se déplace à une vitesse de l’ordre du million de kilomètres par heure par rapport au reste de l’Univers. La mise au point de la mission Cobe (Cosmic Background Explorer, explorateur du fonds cosmique) lancée par la N.A.S.A. le 18 novembre 1989 et l’analyse de ses observations vaut à Smoot de partager le prix Nobel de physique 2006 avec John Mather, le promoteur et coordinateur du projet. Grâce à un radiomètre différentiel extraordinairement précis, Smoot et ses collaborateurs parviennent à distinguer les minimes variations entre les rayonnements venant de directions différentes. Des variations d’intensité relative de l’ordre du cent millième montrent la non-uniformité de la distribution de l’énergie dans l’Univers très jeune. On pense que les grandes structures – amas et superamas de galaxies – de l’Univers actuel ont été engendrées par ces fluctuations.

Smoot a écrit en 1994 un livre pour le grand public (Les Rides du temps) avec le journaliste scientifique Keay Davidson. Il y décrit avec talent « l’émerveillement et l’excitation que ressentent les chercheurs » devant « les mystères grandioses de l’Univers ».

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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