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HEPPLEWHITE GEORGE (mort en 1786)

Ébéniste anglais et créateur de meubles dont le nom est associé, outre-Manche, au style néoclassique, qu'il contribua à y développer avec grâce dans le domaine des arts décoratifs.

On sait peu de choses de l'existence de George Hepplewhite, sinon qu'il fut apprenti chez le fabricant de meubles anglais Robert Gillow (1703-1773) à Lancaster, puis ouvrit une boutique sur Redcross Street, à Londres. Hormis un dessin de chaise annoté de sa main (« exécuté avec succès pour le prince de Galles »), aucun indice ne témoigne de la faveur dont il jouissait ; en outre, les registres royaux ne comportent aucune mention de ce meuble. Après sa mort à Londres, en 1786, ses biens furent administrés par sa veuve, Alice, qui continua de gérer son affaire.

La connaissance du style Hepplewhite est essentiellement fondée sur le Guide de l'ébéniste et du tapissier (Cabinet-Maker and Upholsterer's Guide) qui a été publié en 1788, contenant près de trois cents dessins d'ameublements. Les planches de l'ouvrage ne sont pas signées, mais dix dessins signés « Hepplewhite » ou « Heppelwhite » figurent dans le Cabinet-Maker's London Book of Prices paru la même année. Il existe peu d'exemples de meubles réalisés d'après les dessins du Guide, et aucun d'eux ne peut être attribué avec certitude à l'atelier de George Hepplewhite, pas plus qu'on ne saurait certifier que ce dernier était lui-même l'auteur des dessins. Le Guide traduit en termes à la fois simples et élégants le mobilier néoclassique au style plus extravagant conçu par le décorateur Robert Adam (1728-1792).

Simplicité, élégance et utilité caractérisent les dessins du Guide. Nombre de pièces devaient être réalisées en bois satiné (une essence d'origine américaine, de couleur jaune) marqueté, d'autres en acajou, ou avec des décorations japonisantes. Les chaises sont dotées de pieds droits et effilés. Leurs dos prennent la forme d'un blason, d'un cœur ou d'un ovale, ornés d'urnes et de guirlandes, notamment d'épis de blé, ainsi que d'autres motifs typiquement néoclassiques. Lits de repos tapissés aux formes serpentines, banquettes dont les bras dessinent des volutes, petites tables carrées – ou rondes – marquetées, et bibliothèques dont les portes vitrées sont délicatement ajourées caractérisent également le style gracieux de l'ébéniste. Trois ans après la parution du Guide, Thomas Sheraton (1751-1806), autre célèbre créateur de meubles néoclassiques, publie The Cabinet-Maker and Upholstereds' Drawing Book, dont la Préface évoque avec un certain dédain Hepplewhite, alors même que Sheraton avait probablement emprunté à son Guide. Les dessins de Hepplewhite, comme ceux de Sheraton ensuite, devaient inspirer d'éminents ébénistes américains tels que Samuel McIntire (1757-1811) et Duncan Phyfe (1768-1854).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Bibliographie

F. L. Hinckley, Hepplewhite, Sheraton & Regency Furniture, Washington Mews Book, New York, 1987

C. Musgrave, Adam and Hepplewhite and Other Neoclassical Furniture, Faber, Londres, 1966.

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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