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BUSH GEORGE HERBERT WALKER (1924-2018)

Quarante et unième président des États-Unis (1989-1993). George Bush représente un croisement complexe du patriciat de l'Est, dont il est un des produits les plus achevés, et du monde des entrepreneurs du Sud-Ouest où il est allé chercher une sorte de seconde légitimité.

George Herbert Walker Bush est né le 12 juin 1924 à Milton (Massachusetts) dans une famille d'athlètes férus de compétition. Son père, Walter Prescott Bush, un banquier d'affaires de Wall Street, fut sénateur républicain du Connecticut de 1952 à 1963. Pourtant le futur président n'est pas simplement le rejeton d'une famille riche ou le produit de l'enseignement élitiste mais exigeant de l'Est (la Phillips Academy d'Andover). Son aura personnelle (sinon intellectuelle) durant ses études, ses prouesses athlétiques, ses exploits de plus jeune aviateur américain pendant la Seconde Guerre mondiale (cinquante-huit missions de combat durant l'une desquelles son appareil est abattu) suggèrent d'indéniables qualités que sa carrière ultérieure tend à confirmer.

En 1945, George Bush épouse Barbara Pierce (1925-2018), la fille d'un éditeur de magazines ; le couple aura six enfants ; l’aîné, George Walker Bush, sera le quarante-troisième président des États-Unis (2001-2009). Après avoir obtenu en 1948 une licence d'économie à Yale, il part pour la « frontière » orientale du Texas où il attrape la fièvre du pétrole. En 1958, il devient président de la Zapata Off-Shore Company, qui s'assurera une forte réputation dans le développement du forage et de la production de pétrole en mer.

Ayant acquis une certaine aisance financière, il décide, en 1964, de se consacrer à la chose publique. Dès 1966, il est élu représentant du Texas et réélu deux ans après. Tiraillé, comme il le sera tout au long de sa carrière, entre ses instincts centristes et les penchants ultra-conservateurs d'une partie de son électorat, il éprouve déjà des difficultés à définir une ligne politique, ce qui lui vaut sans doute d'être battu quand il brigue le Sénat en 1970.

Richard Nixon, qui l'appellera à la tête du parti républicain (début 1973-été 1974) à l'approche de la tourmente du Watergate, lui ouvre alors une nouvelle carrière : la politique étrangère. Bush est successivement représentant des États-Unis auprès de l'ONU (fin 1970-début 1973), chef du bureau de liaison des États-Unis en Chine (septembre 1974-décembre 1975) et directeur de la CIA (janvier 1976-janvier 1977).

En 1980, il s'affirme comme le rival le plus dangereux pour Ronald Reagan dans la course à l’investiture. Avant la convention, son ami (et futur ministre des Affaires étrangères), James Baker, le convainc de se rallier à l'ancien gouverneur de Californie, qui le choisit alors comme vice-président. À ce poste, il sait se montrer loyal, mais aussi discret, et parachève sa connaissance des problèmes de sécurité. Reconduit avec Reagan en 1984, il est élu président quatre ans plus tard, avec 54 % des suffrages, face au démocrate Michael Dukakis, à la suite d’une campagne dont la férocité lui a souvent été reprochée. Il est à ce prix le premier vice-président en exercice à l'emporter, depuis Martin Van Buren en 1836.

Son bilan à la Maison-Blanche (janvier 1989-janvier 1993) reste mitigé. En janvier 1991, cette ambivalence lui vaut d'être le premier à être nommé par l'hebdomadaire Time « Homme de l'année » à la fois pour l'ampleur de ses échecs (en politique intérieure) et de ses succès (à l'étranger).

Rompu aux arcanes de la scène internationale, élitiste et secret, Bush excelle à nouer des contacts avec les dirigeants étrangers. D'abord hésitant face aux intentions de l'autre camp, il a su très vite gérer la fin de la guerre froide avec habileté, ne jamais permettre[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Médias

George H. W. Bush, 1990 - crédits : David Valdez/ Collection GB-WHPO/ U.S. National Archives and Records Administration ; CC0

George H. W. Bush, 1990

Guerre du Golfe - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Guerre du Golfe

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