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HOYNINGEN-HUENE GEORGE (1900-1968)

Avec ses photographies de campagnes publicitaires pour les collections 1929-1930 de maillots de bains Izod, Lelong, Lanvin, Schiaparelli ou Molyneux, George Hoyningen-Huene révolutionnait la photographie de mode. La photographie était pourtant un domaine nouveau chez ce mondain que la société parisienne surnommait le Baron Balte. Né le 4 septembre 1900 à Saint-Pétersbourg de Barthold von Hoyningen-Huene et d'Anne Van Ness Lothrop, George Hoyningen-Huene grandit dans la tradition des grandes familles européennes. Instruit par un précepteur, pratiquant très jeune l'anglais et le français, il est admis en 1914 au lycée impérial de sa ville. L'adolescent jouit déjà d'une culture artistique acquise à la faveur des visites des musées de Berlin, de Florence et de Sorrente, avec un passage par le Salon des indépendants de Paris en 1911. La révolution russe de 1917 contraint la famille à l'exil en France. À dix-neuf ans, George, qui vit en Angleterre, rejoint le corps expéditionnaire anglais en Russie méridionale où il sert d'interprète. Ce premier travail inaugure la suite des occupations qui permettront au jeune homme de gagner son indépendance au sein d'une famille par ailleurs en difficulté financière. Sans vraie formation mais doué pour le dessin, Hoyningen-Huene crée à Paris des modèles pour les ateliers de couture, tout en suivant les cours d'André Lhote. Il se révèle particulièrement doué et ses dessins publiés dans les revues Fairchild's Magazine et Harper's Bazaar lui valent d'obtenir en 1925 un premier contrat d'illustrateur avec leur concurrent Vogue. Ce poste lui ouvre à Paris les portes d'une carrière de photographe à la suite d'un apprentissage rapide auprès d'Arthur O'Neill, photographe américain employé par la revue. Il ne faudra pas un an au néophyte pour qu'il maîtrise la technique et les éclairages. Ses propres photographies paraissent en 1926 dans Vogue, dans Vanity Fair en 1927, tandis que ses recherches personnelles figurent au Salon indépendant de la photographie de 1928. Hoyningen-Huene, qui s'intéresse en amateur au cinéma, fait partie des artistes exposés à la Film und Foto de Stuttgart de 1929, première foire internationale de photographie. La rencontre, en 1930 avec le jeune Allemand Horst Paul Bohrmann, qui deviendra le modèle, l'élève et l'ami du photographe, marque le début de la décennie la plus heureuse d'Hoyningen-Huene. Travaillant à Londres, à New York, à Hollywood pour Condé Nast, l'éditeur de Vogue et de Vanity Fair, il fait construire une maison à Hammamet en Tunisie et vit sa passion pour le cinéma en réalisant, en 1932, un court-métrage sans titre dont Horst et Natacha Paley sont les interprètes, ainsi qu'un documentaire produit par Vogue. Un différend avec Condé Nast va mettre fin à une collaboration qui avait permis au photographe de couvrir tout ce que la haute couture pouvait produire de brillant entre Paris, Londres et New York. Hoyningen-Huene, qui laisse son poste à Horst, travaille à partir de 1935 avec le magazine concurrent Harper's Bazaar. Cependant, les voyages, notamment en Grèce, en Asie Mineure, en Extrême-Orient et en Australie prendront le pas sur la mode qu'il abandonne en 1946 en quittant Harper's Bazaar. Naturalisé américain la même année, nommé professeur à l'Art School Center de Los Angeles en 1947, George Hoyningen-Huene réalise des films documentaires en Espagne et en Grèce et participe en 1954 à la préparation du film de George Cukor Une étoile est née. Son œuvre de photographe de mode, devenue classique, lui vaudra le prix photographique de la Photokina de Cologne en 1968. Horst, devenu en 1943 citoyen américain sous le nom de Horst P. Horst, apprendra à Venise le décès de son maître et ami George Hoyningen-Huene, survenu à son domicile de Los Angeles[...]

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