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GEORGE Ier (1660-1727) roi de Grande-Bretagne (1714-1727)

Électeur de Hanovre et roi d'Angleterre. Fils du premier Électeur de Hanovre, Ernest Augustus de Brunswick, et de la princesse Sophie, petite-fille de Jacques Ier d'Angleterre, George Louis, prince héritier de Hanovre, épouse en 1682 la coquette Sophie Dorothée de Celle. Les amours imprudentes de celle-ci avec le comte de Koenigsmark provoquent sa perte : le comte meurt assassiné, la séparation est prononcée, Sophie est enfermée à la forteresse d'Ahlden où elle restera trente-trois ans. En 1698, George Louis succède à son père comme Électeur de Hanovre. En 1700, à la mort du duc de Gloucester, dernier fils de la reine Anne, l'Électrice Sophie est déclarée la plus proche héritière dans la ligne protestante. Désormais candidat à la succession, George Louis est fait duc de Cambridge. De Versailles, dans une lettre datée du 22 avril 1702, la princesse palatine le dépeint en ces termes : « Un égoïste sournois et dissimulé [...], dépourvu de bon naturel, ne se piquant pas d'être joli et ne s'intéressant à personne [...] ; un homme sec, désagréable, avare et hautain. » Les whigs embrassent sa cause et intriguent si habilement qu'ils prennent les tories de vitesse. À la mort de la reine Anne, en 1714, George Louis de Hanovre devient roi d'Angleterre sous le nom de George Ier, fondant ainsi la dynastie qui règne aujourd'hui encore sur le Royaume-Uni. Flanqué de ses opulentes concubines allemandes, vivant au milieu d'une cour exclusivement germanique, le souverain ne peut ni parler, ni entendre la langue de ses nouveaux sujets. Il n'en a cure. La politique anglaise ne l'intéresse pas. Il n'assiste même pas aux séances du Conseil privé et passe le plus clair de son temps dans son château d'Herrenhausen. La carence royale a pour conséquence d'accroître le rôle du Parlement dominé par l'aristocratie whig et celui du cabinet dirigé par James Stanhope, puis par Robert Walpole qui recevra le titre de Premier ministre. Ainsi s'instaure graduellement ce régime parlementaire — dans lequel le roi règne, mais ne gouverne pas, le pouvoir étant effectivement exercé par des ministres issus de la majorité aux Communes et responsables devant le Parlement —, régime qui devait faire l'admiration de l'Europe entière. Le règne de George Ier est marqué par l'échec des complots jacobites de 1715, 1720 et 1722, en Angleterre, et par l'écrasement de deux révoltes écossaises, en 1715 et 1719. Stanhope remporte également d'éclatants succès diplomatiques : négociation de la Triple Alliance (1717), de la Quadruple Alliance (1718), dissolution de la coalition formée par la Prusse, la Pologne et la Russie (1719). Au lendemain du scandale provoqué par le krach de la Compagnie des mers du Sud (1720), Robert Walpole revient au pouvoir. Jouisseur dénué de principes, il se révèle un homme d'État prudent et avisé. Il assainit les finances publiques et entreprend d'enrichir la nation en favorisant le développement du capitalisme. La paix qu'il s'attache à préserver, en s'efforçant notamment de maintenir l'entente avec la France, lui permet d'accroître les avantages commerciaux de l'Angleterre. Malgré la vénalité de son ministère, dont l'influence était notoirement fondée sur la corruption, Walpole devait conserver le pouvoir après la mort de George Ier, fondateur d'une dynastie sans prestige et « père naturel » de la démocratie représentative.

— Pierre JOANNON

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Écrit par

  • : historien, docteur en droit, docteur honoris causa de la National University of Ireland et de l'université d'Ulster (Royaume-Uni)

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  • ROYAUME-UNI - Histoire

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    George Ier et, à partir de 1727, George II ont vu leur légitimité contestée à l'occasion des deux grands soulèvements jacobites en faveur de « Jacques III », en 1715, et surtout en 1745, date d'une grande entreprise partie d' Écosse sous le commandement du prince Charles-Édouard (« Bonnie prince Charlie...