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CURZON GEORGE NATHANIEL, marquis de Kedleston (1859-1925)

George Curzon - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

George Curzon

Fils d'un pasteur du Derbyshire, brillant élève à Eton et étudiant à Oxford, très tôt attiré par l'Orient, Curzon entame en 1884 une belle carrière politique dans les rangs du Parti conservateur britannique. Protégé par lord Salisbury, dont il est devenu à cette date le secrétaire adjoint, il réussit à se faire élire au Parlement en 1886. Revenu de ses premiers enthousiasmes pour le torysme démocratique, il manifeste une passion grandissante pour les affaires étrangères et coloniales et aussi pour les grands voyages : il parcourt le monde de 1887 à 1894, de la Russie à la Chine, du Canada au Japon, de l'Inde à la Perse. Ses articles du Times et les trois ouvrages qu'il consacre successivement à la Russie, à la Perse et à l'Extrême-Orient établissent sa réputation d'expert des affaires asiatiques. Sous-secrétaire d'État à l'Inde en novembre 1891, sous-secrétaire d'État parlementaire aux Affaires étrangères en 1895, il reçoit en août 1898 la vice-royauté de l'Inde. À ce poste, il peut peser de toute son influence en faveur d'une vigoureuse politique de contrôle du golfe Persique. Il entreprend d'importantes réformes administratives, assainit les finances, crée la North-West Frontier Province, conférant un lustre certain à son « règne ». Mais ses démêlés avec l'administration métropolitaine et certains de ses subordonnés en Inde, en particulier avec le général Kitchener, hâtent sa démission en 1905. Sa vie politique connaît ensuite une éclipse ; doté en 1898 d'une pairie irlandaise, il accepte en 1908 d'occuper aux Lords un siège représentatif irlandais : il y contribuera à l'apaisement et au compromis sur la réforme constitutionnelle de 1911. En novembre de cette même année, il est élevé à la pairie en Angleterre et reçoit un titre de comte . Lord du Sceau privé dans le gouvernement de coalition de 1915, il entre dans le cabinet de guerre de Lloyd George, avec le portefeuille de lord-président du Conseil. Ministre des Affaires étrangères par intérim de janvier à octobre 1919, il remplace définitivement à ce poste lord Balfour ; de 1919 à 1922, il tente de donner quelque consistance à la politique orientale de son pays, mais voit ses efforts contrecarrés par Lloyd George, en particulier dans la question d'Asie Mineure. En décembre 1919, la conférence des ambassadeurs alliés adopte son projet de frontière orientale de la Pologne, connue sous le nom de ligne Curzon. Conservant la direction de la diplomatie britannique dans le cabinet Bonar Law, il manœuvre avec habileté à la conférence de Lausanne sur les affaires turques et face aux initiatives françaises dans la Ruhr. Ses espérances de devenir Premier ministre sont cruellement déçues en mai 1923 ; le fait qu'on lui ait préféré Stanley Baldwin est attribué à son appartenance à la Chambre Haute, signe de l'éclipse définitive des pairs britanniques au niveau de la direction de l'exécutif. Il accepte pourtant de servir sous Baldwin aux Affaires étrangères. En novembre 1924, il se contentera de la fonction de lord du Sceau privé, qu'il exercera jusqu'à sa mort en mars suivant. Il avait été élevé au marquisat en 1921.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Média

George Curzon - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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  • TIBET (XIZIANG)

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    ...presque toute leur autorité. Plusieurs avances anglaises pour nouer des relations au moins commerciales restèrent sans réponse. En 1903, le vice-roi lord Curzon, le dernier des grands proconsuls anglais aux Indes, envoya à la frontière une mission dirigée par le colonel Younghusband, qui eut raison par la...