SAND GEORGE (1804-1876)
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L’engagement
George Sand
A. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images
George Sand milite tout au long des années 1840 pour les droits des classes populaires, défend les poètes-ouvriers et publie une série de romans dits socialistes : Le Compagnon du tour de France (1841), Horace (1841-1842), Le Meunier d’Angibault (1845), Le Péché de Monsieur Antoine (1845). En 1841, elle crée avec Pierre Leroux sa propre revue, la Revue indépendante, et en 1844 contribue à la fondation de L’Éclaireur, journal des départements de l’Indre, du Cher et de la Creuse. Cette idée politique d’un journalisme de décentralisation est encore renforcée par la conviction de sa nécessité littéraire. L’écrivaine y voit la possibilité de donner une voix littéraire à sa province, tentative reprise dans ses romans.
George Sand est connue pour s’être accordée la prérogative, alors généralement masculine, d’aimer publiquement hors mariage. Après la passion pour Michel de Bourges et quelques liaisons, elle rencontre en 1836 le compositeur Frédéric Chopin avec qui elle entreprend, en 1938, un long périple et un séjour à Majorque (relaté dans Un hiver à Majorque,publié en 1841), avant de s’installer avec lui à Nohant, à l’été de 1839. Consuelo, roman magistral sur la musique écrit en 1842, et sa suite, La Comtesse de Rudolstadt, publiés tous deux en feuilleton de 1842 à 1844 dans la Revue indépendante, gardent la trace de la communauté d’artistes (Pauline Viardot, Eugène Delacroix), que Sand reçoit à Nohant pendant les années Chopin – qui durent jusqu’en 1847.
Le combat de Sand pour se libérer de son mariage, ses plaidoyers romanesques (Mauprat, 1837) et journalistiques (Lettres à Marcie, 1837) pour l’éducation des filles, pour le droit au célibat et à la séparation ont même pu pousser à en faire une égérie du féminisme avant l’heure. S’il est vrai que toute l’œuvre milite contre l’inégalité dans le mariage, Sand se montre largement plus en retrait sur les droits civiques des femmes. Ainsi, lorsque le journal La Voix des femmes la choisit comme candidate en 1848 aux élections législatives, Sand lui oppose une fin de non-recevoir.
Son combat à elle concerne avant tout les inégalités sociales. George Sand s’engage avec beaucoup de ferveur et d’espoir dans l’aventure de la révolution de 1848 aux côtés des républicains (Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc). Elle multiplie les interventions dans la presse, apostrophant les bourgeois, les riches, le peuple, au point de rédiger une partie des Bulletins de la République, et elle est cruellement déçue par le retournement de juin 1848. Largement désabusée, l’écrivaine ne croit plus en une solution directement politique. L’inflexion des romans champêtres – La Mare au diable(1846), François le Champi (1847-1848), La Petite Fadette (1848-1849), Les Maîtres sonneurs (1853) – qui, tout en représentant la campagne du centre de la France et ses enjeux sociaux contemporains, s’inscrivent dans les modèles de la pastorale et du conte merveilleux, reflète nettement sa déconvenue.
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Écrit par
- Marie-Ève THÉRENTY : professeure des universités, université Paul-Valéry Montpellier 3, membre senior de l'Institut universitaire de France
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Médias
George Sand
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