PATTON GEORGE SMITH JR. (1885-1945)
Né en Californie dans une famille de tradition militaire, Patton suit les cours de l'Institut militaire de Virginie puis de l'Académie militaire de West Point dont il sort officier dans la cavalerie en 1909. En 1916, il est aide de camp du général Pershing dans l'expédition punitive menée, au Mexique, contre Pancho Villa. Il débarque en France avec Pershing le 17 avril 1917 et rejoint, à sa demande, la brigade de chars du corps expéditionnaire. En septembre 1918, il participe à la réduction de la poche de Saint-Mihiel puis à l'offensive de l'Argonne au cours de laquelle il est blessé. Il se fait remarquer par son impétuosité et son allant.
Rentré aux États-Unis en mai 1919, Patton commande sa brigade de chars jusqu'à la dissolution de toutes les unités blindées, l'année suivante. Pendant l'entre-deux-guerres il se lie d'amitié avec Eisenhower et se passionne pour l'histoire et l'art militaire. Il défend également, mais en vain, le projet de char révolutionnaire mis au point par Walter Christie.
En 1940, Patton est nommé général et prend le commandement d'une brigade blindée. Après avoir dirigé jusqu'en juin 1942 un centre d'entraînement des blindés en Californie, il prend en juillet le commandement de la Western Task Force qui débarque en Afrique du Nord en novembre (opération Torch).
En juillet 1943, il est l'un des deux acteurs principaux (avec Montgomery) de l'opération Husky de débarquement en Sicile. De cette époque date une rivalité entre les deux hommes qui ne cessera plus. À la fin de l'année, « l'incident des gifles » que Patton avait données à des soldats évacués sanitaires, les accusant de couardise, éclate aux États-Unis. Patton connaît alors un effacement qui se termine en mars 1944.
Lors de la préparation du débarquement en Normandie (opération Overlord), Eisenhower lui confie le commandement de la IIIe armée américaine. La renommée dont jouit Patton chez les Allemands en fait un des atouts majeurs du plan d'intoxication allié (opérations Bodyguard et Fortitude). Arrivé en France en juillet, il participe de façon décisive à la percée d'Avranches. Dès lors, Patton, meneur d'hommes audacieux et volontiers excessif, prend des initiatives qui anticipent régulièrement sur les ordres à venir et le mettent en délicatesse avec sa hiérarchie.
Entre le 1er août et la fin de septembre, il conduit son armée d'Avranches aux berges de la Moselle. Puis il marque le pas jusqu'au début de novembre car tous les efforts logistiques déployés depuis la Normandie sont insuffisants pour satisfaire simultanément les demandes des deux groupes d'armées, britannique et américain.
Patton reprend sa marche vers l'Est le 8 novembre. Le 16 décembre, les Allemands déclenchent l'offensive des Ardennes (opération Wacht am Rhein). Patton, qui a compris la gravité de la situation, réoriente son dispositif d'attaque en direction du Nord. Six jours plus tard, trois de ses divisions, qui viennent de parcourir plus de cent cinquante kilomètres sur des routes verglacées, attaquent le flanc sud du dispositif allemand. Le 26 décembre, ses chars sont à Bastogne.
Après ce succès, Patton conquiert l'Eifel puis le Palatinat. Il entre dans Coblence le 18 mars, et franchit le Rhin le 22, y devançant Montgomery. Il marche alors vers l'Autriche et la Tchécoslovaquie qu'il atteint le 5 mai. L'entrée à Prague, qu'il réclame, lui est refusée. Le 8 mai, il fait sa jonction avec les forces soviétiques à Amstetten, à l'est de Linz.
En mai 1945, Patton est le général le plus populaire de l'armée américaine. Nommé gouverneur militaire de Bavière, ses prises de position sur l'Union soviétique et sur la dénazification lui portent un lourd préjudice. Le 2 octobre 1945, Eisenhower lui retire le commandement de la[...]
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Écrit par
- Frédéric GUELTON : colonel, directeur de recherche au service historique de l'armée de terre
Classification
Médias
Autres références
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