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BALANDIER GEORGES (1920-2016)

Georges Balandier - crédits : Eric Feferberg/ AFP

Georges Balandier

Né le 21 décembre 1920 à Aillevillers-et-Lyaumont, en Haute-Saône, le sociologue et anthropologue Georges Balandier a vécu sa prime jeunesse dans cette région où l'insoumission et les combats de la Résistance le ramèneront, lorsque ses études à l'École pratique des hautes études et à la Sorbonne seront interrompues par la tourmente, après la licence et le diplôme de l'Institut d'ethnologie (1942). À la Libération, il travaille un moment au musée de l'Homme, dans le département de Michel Leiris, et part pour l'Afrique en 1946. Ses premiers terrains sont le Sénégal et la Mauritanie, puis il séjourne en Guinée, où il dirige le centre local de l'Institut français d'Afrique noire, et à Brazzaville, où il fonde la section de sociologie de l'Institut d'études centrafricaines. Cette Afrique de l'équateur est au cœur de ses thèses pour le doctorat ès lettres (1954), qui lui apportent, avec la consécration universitaire, la sympathie des nouvelles générations africaines et européennes : Sociologie actuelle de l'Afrique noire (1955) et Sociologie des Brazzavilles noires (1955). La publication de ces travaux est bientôt suivie par celle d'Afrique ambiguë (1957), ouvrage qui, écrit dans une langue précise et chaleureuse, présente une critique de la situation coloniale et d'une certaine ethnologie liée au pouvoir colonisateur.

Georges Balandier en est venu à connaître la plupart des pays africains, mais aussi les autres continents, notamment à la faveur de missions d'enseignement inscrites dans le cadre d'une activité pédagogique considérable. Il crée en 1952 et animera jusqu'en 1962 l'un des premiers cours sur les pays en voie de développement, à l'Institut d'études politiques de Paris. De 1961 à 1966, il enseigne à l'École normale supérieure. À la VIe section de l'École pratique des hautes études, qui est devenue l'École des hautes études en sciences sociales, il a fondé le cours de sociologie de l'Afrique noire et le Centre d'études africaines, où il est directeur d'études. À partir de 1962, il est professeur à la Sorbonne (qui deviendra l’université Paris-V René-Descartes), d'abord en sociologie et ethnologie de l'Afrique noire puis, à partir de 1967, en sociologie générale, où il succède à l’un de ses « maîtres », Georges Gurvitch. La forte participation d'étudiants africains à ses cours et séminaires témoigne de l'intérêt que présentent ses analyses et sa pensée pour les pays qu'il étudie.

De 1963 à 1973, Georges Balandier dirige le département des sciences humaines à l'ORSTOM. Son laboratoire d'études sociologiques et géographiques africaines du CNRS réunit des chercheurs africanistes qui sont organisés en groupes de travail et étudient des problèmes précis d'anthropologie politique ou de sociologie du développement, avec le souci de les aborder dans une perspective interdisciplinaire. Georges Balandier assure, de 1965 à 2011, la direction des Cahiers internationaux de sociologie, fondés par Georges Gurvitch, et celle des collections Sociologie d'aujourd'hui et Le Sociologue aux Presses universitaires de France. Il meurt le 6 octobre 2016 à Paris.

L’œuvre de Georges Balandier est centrée sur l'étude des formes du pouvoir et des systèmes politiques des sociétés traditionnelles, dont elle cherche, à la fois par-delà le structuralisme et l'historicisme, à analyser le dynamisme. Les définitions d'une société étant, aux yeux de Balandier, « toujours à reprendre », le dynamisme constitue, en effet, un paramètre essentiel de sa vision anthropologique. Après ces grandes synthèses que sont L'Anthropologie politique (1967) et Anthropo-logiques (1974), Georges Balandier va orienter différemment sa réflexion en s’intéressant[...]

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Écrit par

  • : anthropologue, maître de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Média

Georges Balandier - crédits : Eric Feferberg/ AFP

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