BIDAULT GEORGES (1899-1983)
Homme politique français de la ive République. Formé chez les jésuites. Georges Bidault fait des études à la faculté des lettres de Paris, qui déboucheront sur l'agrégation d'histoire. Il s'engage dans l'Association catholique de la jeunesse française. Proche du « Sillon » de Marc Sangnier, ce jeune enseignant goûte à la politique au Parti démocrate populaire. À partir de 1934, Georges Bidault devient l'éditorialiste de L'Aube. Il y attaque l'Action française, critique les accords de Munich et dénonce la montée du nazisme en Allemagne. Son activité journalistique domine sa carrière politique. Membre de la commission exécutive du Parti démocrate populaire, il échoue dans sa tentative de se faire élire en 1936 à Domfront.
Volontaire pour le front en 1940 comme sergent d'infanterie, il est fait prisonnier près de Soissons. Libéré en juillet 1941 en tant qu'ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il se réfugie en Haute-Savoie où il devient précepteur de la famille de Menthon. Il obtient ensuite sa nomination de professeur au lycée du Parc à Lyon en 1942-1943. Dans le même temps, il fonde avec François de Menthon, Pierre-Henri Teitgen et Edmond Michelet le mouvement « Combat ».
Son poids dans la Résistance grandit. Représentant de la tendance démocrate-chrétienne au Conseil national de la résistance, Georges Bidault remplace Jean Moulin, le président du C.N.R., quand celui-ci est arrêté. Homme de conciliation, il évitera peut-être à la Libération une guerre civile. Le général de Gaulle, qui a le sens des symboles, le prend à ses côtés le 26 août 1944 pour descendre les Champs-Élysées, avant de faire de lui — seize jours plus tard — son ministre des Affaires étrangères. Fondée sur le tripartisme, la IVe République a besoin d'hommes comme Georges Bidault pour fonctionner. Fondateur du Mouvement républicain populaire (M.R.P.) avec Francisque Gay et André Colin, Georges Bidault joue un rôle de premier plan pendant toute cette période. Il préside d'ailleurs le M.R.P. de mai 1949 à mai 1952, date à laquelle il se voit désigné, au congrès de Bordeaux, « président-fondateur ». Mais c'est surtout son activité gouvernementale qui lui vaudra sa notoriété, aux Affaires étrangères ou à la présidence du Conseil la plupart du temps.
Ministre des Affaires étrangères de la Libération, Georges Bidault franchit vite les étapes. À peine député de la Loire, il devient président du Gouvernement provisoire, succédant à Félix Gouin en juin 1946. Le M.R.P. est devenu en effet le « premier parti de France » aux élections du 2 juin. Georges Bidault ne cessera, jusqu'en 1948, d'occuper les fonctions de ministre des Affaires étrangères.
Successivement président du Conseil (1949-1950), vice-président du Conseil dans le cabinet Queuille (1950-1951), vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale dans les cabinets Pleven et Edgar Faure (1951-1952), puis président du Conseil désigné mais non investi par la Chambre des députés (juin 1952), il redevient ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Laniel (1953-1954). L'arrivée au pouvoir de Pierre Mendès France en 1954 et le retour du général de Gaulle en 1958 l'éloignent ensuite définitivement du pouvoir. Entre Mendès et Bidault, en effet, le courant ne passe pas. Des divergences politiques, dont Georges Bidault fait aussi une affaire personnelle, opposent les deux hommes. Comme ministre des Affaires étrangères en 1947, Georges Bidault a assisté à la conférence de Moscou. Sa rencontre avec Staline a fait de lui un anticommuniste convaincu. Mais l'Union soviétique le lui rend bien. En 1954, Molotov le récuse dans les négociations sur l'Indochine. Le gouvernement Laniel doit céder la place à... Pierre Mendès France.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christian SAUVAGE
: chef du service politique du
Journal du dimanche
Classification
Médias
Autres références
-
CNR (Conseil national de la Résistance)
- Écrit par Armel MARIN
- 478 mots
Organisme chargé d'assurer en France et dans la clandestinité la coordination des mouvements de résistance, des maquis, de la presse, des syndicats et des représentants de partis politiques opposés à Vichy. La première réunion du C.N.R. eut lieu à Paris, rue du Four, le 27 mai 1943...
-
MRP (Mouvement républicain populaire)
- Écrit par René RÉMOND et Guy ROSSI-LANDI
- 848 mots
On considère généralement que le courant démocrate-chrétien dont le Mouvement républicain populaire (M.R.P.) est issu a des racines politiques qui remontent à Lacordaire, à l'encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII (1891) et au Sillon de Marc Sangnier. Plus précisément, Francisque...