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BONNET GEORGES (1889-1973)

Né à Bassillac (Dordogne), Georges Bonnet fut docteur en droit, auditeur au Conseil d'État à vingt-quatre ans, chef de cabinet de Louis Deschamps de 1919 à 1921, sous-secrétaire d'État aux P.T.T. Il vécut une carrière politique fort remplie : conseiller d'arrondissement dès 1921, il est élu député radical-socialiste de la Dordogne en 1924 ; sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil en avril 1925 (cabinet Painlevé), il est tour à tour ministre du Budget, des Pensions, puis ministre des Finances et des Affaires étrangères. Après un échec électoral en 1928, il est réélu député en février 1929, à la faveur d'une élection partielle. Exception faite de la période 1946-1955 où il était inéligible pour avoir voté en 1940 en faveur du maréchal Pétain et avoir fait partie du Conseil national, il ne perdra plus la confiance de ses électeurs de Dordogne jusqu'en 1968.

Si le nom de Georges Bonnet est assuré de passer à la postérité, ce n'est pas en raison de ce curriculum vitae impressionnant, mais parce qu'il fut le ministre des Affaires étrangères qui organisa la conférence internationale de Munich dont les résultats divisent encore les Français. Bien que la France se fût engagée à garantir les frontières de son alliée, la Tchécoslovaquie, Georges Bonnet, pour préserver la paix, réunit, avec l'aide du Premier ministre anglais Neville Chamberlain et de Mussolini, une conférence, qui se tint à Munich le 29 septembre 1938, où le président du Conseil Daladier, bien que réticent, finit par souscrire aux exigences allemandes. Ni la Tchécoslovaquie ni l'U.R.S.S. n'avaient été invitées à cette conférence.

Bien que la suite des événements (la Tchécoslovaquie est entièrement occupée en mars 1939 ; l'U.R.S.S. dépitée change de camp et signe, le 23 août 1939, le pacte germano-soviétique ; la guerre éclate le 3 septembre 1939) semble condamner la politique de Munich, que ses adversaires présentent comme une trahison, il s'est trouvé des historiens pour l'approuver et la présenter comme un « Verdun diplomatique ». Au premier rang d'entre eux, Georges Bonnet qui, sans abandonner sa carrière politique (il est à nouveau député de 1956 à 1968, élu notamment en 1967 grâce en partie aux voix communistes), consacre la fin de sa vie à justifier Munich dans une série de conférences, d'articles et, principalement, dans trois ouvrages : De Washington au Quai d'Orsay (1946), De Munich à la guerre (1967), Dans la tourmente (1971). Les accords de Munich y sont présentés non pas comme une capitulation, mais comme une ruse qui devait permettre aux démocraties de gagner du temps et d'intensifier leur effort d'armement.

— Guy ROSSI-LANDI

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Écrit par

  • : docteur ès sciences politiques, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris

Classification

Autres références

  • MUNICH (ACCORDS DE)

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    • 906 mots
    • 5 médias

    Avec le rattachement au Reich des trois millions d'Allemands des Sudètes, les accords de Munich du 29 septembre 1938 marquent une étape décisive dans le programme d'expansion de l'Allemagne nazie. Avant l'Anschluss, les revendications de ces derniers ne portaient...