BRASSENS GEORGES (1921-1981)
Chez Jeanne
En 1940, Brassens s'installe dans le XIVe arrondissement, où il restera sa vie entière. Tout en travaillant dans un atelier de reliure des usines Renault de Boulogne-Billancourt, il s'essaye à la musique sur le piano droit du salon de sa tante et achète, chez les bouquinistes, des recueils de poèmes qu'il annote consciencieusement. C'est à cette époque qu'il rencontre Jeanne Le Bonniec, une couturière bretonne qui vit avec son mari dans une maisonnette de l'impasse Florimont, dans le XIVe arrondissement. Il s'installe chez eux ; malgré les conditions spartiates du logement, il y restera jusqu'en 1967.
En 1942, il publie à compte d'auteur un recueil de poèmes, À la venvole, et commence à écrire des chansons. Mais, en mars 1943, il est envoyé en Allemagne, à Basdorf, pour le Service du travail obligatoire. De cette époque, il gardera une bande d'amis indéfectibles, parmi lesquels Pierre Onténiente, dit Gibraltar, qui restera jusqu'à sa mort son homme de confiance. À Basdorf, il interprète ses premières chansons et certaines, écrites alors, ne connaîtront le succès que dix ans plus tard : Brave Margot, Bonhomme, Pauvre Martin. À la faveur d'une permission, il rentre chez Jeanne et s'y cache jusqu'à la fin de la guerre.
La paix revenue, il continue d'écrire des chansons et signe Jo la Cédille ou Gilles Corbeau des articles dans le journal anarchiste Le Libertaire.
En 1950, il s'est constitué un répertoire : La Chasse aux papillons, Le Parapluie, Le Gorille, J'ai rendez-vous avec vous, La Mauvaise Réputation... En 1952, la chanteuse Patachou, directrice d'un cabaret à Montmartre, l'auditionne ; elle est conquise par l'homme et ses chansons. Immédiatement elle met Brave Margot, La Prière, Les Amoureux des bancs publics à son propre répertoire, inclue Brassens au programme et l'emmène en tournée avec Les Frères Jacques. Elle lui présente Jacques Canetti, qui sera l'artisan de son succès. Canetti engage Brassens dans son théâtre des Trois-Baudets, à Montmartre, et, malgré l'absence de succès et les dures critiques fréquentes, lui fait signer un contrat d'enregistrement chez Polydor. Alors que les chansons sont arrangées avec violons et orchestres, Brassens choisit l'option minimaliste : guitare et contrebasse.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain POULANGES : auteur
Classification
Média
Autres références
-
LE FORESTIER MAXIME (1949- )
- Écrit par Alain POULANGES
- 1 229 mots
Symbole de la génération 68, entre romantisme et révolution, Maxime Le Forestier ne cesse de surprendre, d'expérimenter, au gré de ses rencontres musicales. Auteur rigoureux, il offre une vision lucide de notre époque et s'attache en permanence à ses thèmes de prédilection que sont la tolérance, la...