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CUVIER GEORGES (1769-1832)

Toute science étant le fruit d'une longue gestation, on ne peut dire que Cuvier soit l'unique fondateur de l'anatomie comparée et de la paléontologie des Vertébrés. C'est pourtant à partir de ses travaux que ces deux domaines de l'histoire naturelle se sont affirmés comme des disciplines véritablement scientifiques.

Georges Cuvier et la paléontologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Georges Cuvier et la paléontologie

L'apport de Cuvier présente encore un autre aspect, souvent passé sous silence : dans ses leçons sur l'histoire des sciences, il met, selon sa propre expression, « l'esprit humain en expérience ».

Ainsi le génie novateur de Cuvier a-t-il puissamment contribué au développement des sciences de la vie depuis le début du xixe siècle.

De l'isolement au comble des honneurs

Georges Cuvier est né en 1769 à Montbéliard, ville alors rattachée au duché de Wurtemberg, d'une famille originaire d'un village du Jura qui était venue s'y établir au moment de la Réforme.

Georges Cuvier - crédits : Courtesy of the Musée National d'Histoire Naturelle, Paris

Georges Cuvier

La lecture d'un ouvrage de Buffon, trouvé par hasard dans la bibliothèque d'un de ses parents, éveille en lui le goût de l'histoire naturelle.

Après de brillantes études à l'Académie de Stuttgart, il quitta cette ville en 1788 et devint précepteur dans une famille de Normandie. Il passa ainsi les années de la Révolution dans la campagne du pays de Caux, en contact direct avec la nature, à peu près sans livres. On peut penser avec Flourens qu'au cours de cette période commencèrent à germer dans son esprit les deux projets qui allaient marquer toute son œuvre : comparer les espèces fossiles aux espèces vivantes et refondre la classification du règne animal, ce dont il eut l'idée en récoltant des Térébratules et en disséquant des Mollusques et autres animaux marins.

À cette époque, il entre en relation avec Tessier, médecin-chef de l'hôpital militaire de Fécamp, qui, frappé de l'étendue du savoir de Cuvier, en fait part à ses amis du jardin des Plantes. En 1795, Cuvier est nommé suppléant de Mertrud, alors chargé de l'enseignement de l'anatomie comparée ; en 1799, il succède à Daubenton à la chaire d'histoire naturelle du Collège de France ; enfin, en 1802, à la mort de Mertrud, il devient professeur au jardin des Plantes. Les honneurs et les charges n'allaient cesser d'arriver : en 1803, il était promu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences pour les sciences physiques et naturelles ; en 1808, il entrait au conseil de l'Université ; en 1813, il devenait maître des requêtes. La Restauration lui octroya des distinctions nouvelles ; il fut conseiller d'État, chancelier de l'Instruction publique et, en 1831, pair de France. Fait sans doute unique, il appartenait à trois académies de l'Institut de France : l'Académie française, celle des sciences et celle des inscriptions, et il était membre de toutes les académies savantes du monde.

En dépit de ces tâches multiples, Cuvier put mener à bien une œuvre scientifique qui est un des monuments de l'histoire naturelle.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la Sorbonne, membre de l'Académie des sciences

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Georges Cuvier et la paléontologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Georges Cuvier et la paléontologie

Georges Cuvier - crédits : Courtesy of the Musée National d'Histoire Naturelle, Paris

Georges Cuvier

Crânes de bovidés - crédits : Coll. Eric Buffetaut

Crânes de bovidés

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