DUMAS GEORGES (1866-1946)
Psychologue et médecin français, élève de T. Ribot. Admis à l'École normale supérieure en 1886, agrégé de philosophie en 1889 et docteur en médecine en 1896 (avec une thèse sur Les États intellectuels dans la mélancolie), Dumas est nommé chef de laboratoire à la Clinique des maladies mentales, de Paris, en 1897. Docteur ès lettres en 1900 (avec une thèse sur La Tristesse et la joie), il succède à la Sorbonne à P. Janet, comme chargé du cours de psychologie expérimentale en 1902, puis comme professeur en 1912. Dumas n'a cessé dans son œuvre, inspirée de Ribot et de Comte, d'utiliser les données de la psychologie ; il admet en psychologie pathologique le postulat fondamental de Claude Bernard de l'identité foncière entre mécanismes normaux et mécanismes pathologiques, les différences étant pour lui plus d'ordre quantitatif que d'ordre qualitatif. Ce postulat apparaît dans l'ensemble de ses travaux parmi lesquels se détachent, outre ses thèses, Le Sourire et l'expression des émotions (1906) et Troubles mentaux et troubles nerveux de guerre (1919), ouvrage rédigé à partir de ses observations durant la Première Guerre mondiale. C'est là une psychologie pathologique qui nie finalement la spécificité d'une psychopathologie qualitative et s'en tient à l'aspect quantitatif du trouble mental (excès ou insuffisance de la fonction normale), à ses relations avec les modifications de fonctionnement du système nerveux central et du système neurovégétatif, des glandes endocrines, du système cardio-vasculaire. Cette méthode privilégie d'ailleurs des données médicales, dont certaines sont aujourd'hui désuètes.
Psychologue fasciné par le savoir et le pouvoir du médecin, Dumas dirige la rédaction du célèbre Traité de psychologie (2 vol., 1923), puis sa refonte en Nouveau Traité de psychologie (8 vol., 1930-1940). Dans cette œuvre collective, à laquelle les plus grands psychologues français contemporains ont participé, Dumas ne peut, autant qu'il l'aurait souhaité, imposer sa doctrine d'une psychologie scientifique, d'esprit empiriste et positiviste. Cela est heureux, les différents collaborateurs qui ont refusé de se laisser ainsi endoctriner ayant apporté, chacun dans sa perspective particulière, des contributions originales qui font la richesse d'un ouvrage encore consulté avec profit.
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Écrit par
- Jacques POSTEL : médecin-chef au centre hospitalier Sainte-Anne, Paris
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