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LEFEBVRE GEORGES (1874-1959)

L’influence des Annales

Lefebvre aime se décrire comme un historien provincial, éloigné de ce qu’il appelle lui-même les « milieux parisiens ». Après quatre ans à la faculté de Clermont-Ferrand et un échec à la Sorbonne (1926), il est nommé à Strasbourg en 1928, où Marc Bloch et Lucien Febvre s’apprêtent à fonder la revue des Annales d’histoire économique et sociale : fondées sur une diversification des sources et des objets, sur une ouverture aux imaginaires sociaux, aux émotions collectives et aux temporalités plurielles, leurs approches influencent le travail de Lefebvre, tout particulièrement dans La Grande Peur de 1789 (1932). En s’intéressant aux rumeurs les plus folles qui accompagnent l’effondrement de l’autorité monarchique, Lefebvre tente de montrer l’existence de rationalités politiques collectives au cœur de la crise. Cette attention portée aux émotions trouvera, quarante ans plus tard, d’importants développements avec l’histoire des mentalités proposée par un autre historien de la Révolution française, Michel Vovelle.

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Écrit par

  • : maître de conférences en histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Autres références

  • RÉVOLUTION FRANÇAISE

    • Écrit par et
    • 29 554 mots
    • 3 médias
    Les rivalités universitaires vont continuer à déchirer les historiens professionnels, au moins jusqu'à l'installation de Georges Lefebvre à la Sorbonne (1937), qui tout à la fois consacre l'approche sociale marxisante et aborde les domaines inédits que sont l'étude de la paysannerie et des imaginaires...