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LEFEBVRE GEORGES (1874-1959)

Le chef de file du cent-cinquantenaire de la Révolution française (1939)

Le temps des premières synthèses et des responsabilités collectives arrive avec la maturité. En 1930, à 56 ans, Georges Lefebvre rédige ainsi, pour la collection Peuples et civilisations dirigée par Louis Halphen et Philippe Sagnac, une partie du tome portant sur la Révolution. Deux ans plus tard, il préside la Société des études robespierristes et prend la direction des Annales historiques de la Révolution française, revue associée à la Société et fondée par Albert Mathiez, qui vient de mourir.

En parallèle, Lefebvre continue à élargir et à approfondir ses recherches d’histoire économique et sociale, amorcées dans sa thèse. Ses Questions agraires au temps de la Terreur (1932) le rapprochent aussi des travaux de Mathiez, notamment La Vie chère et le mouvement socialsousla Terreur (1927). Lefebvre tente en particulier de comprendre la manière dont la Révolution affecte le monde paysan dans ses structures mêmes. Aujourd’hui assez délaissée, cette histoire économique et sociale de la paysannerie demeure pourtant fondamentale pour comprendre comment les transferts de propriété de la Révolution profitent aux laboureurs aisés, surtout dans les régions de concentration foncière.

En 1935, alors qu’il publie une biographie de Napoléon, présenté comme le continuateur de la Révolution, il est chargé de cours à la Sorbonne à la place de Raymond Guyot et, deux ans plus tard, avec le soutien très politique du Front populaire, il fonde l’Institut d’histoire de la Révolution française, qu’il dirigera jusqu’à sa mort. La même année, il devient titulaire de la chaire d’histoire de la Révolution. En même temps, il est chargé d’organiser les cérémonies du cent-cinquantenaire de la Révolution française (1939), pensées comme un grand moment de pédagogie républicaine. Lefebvre est au sommet de sa carrière : à la tête des trois principales organisations d’un champ d’études devenu central, il coordonne aussi les comités départementaux du cent-cinquantenaire et fixe, de ce fait, les principaux chantiers de recherche pour les années futures.

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Écrit par

  • : maître de conférences en histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

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  • RÉVOLUTION FRANÇAISE

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    • 29 554 mots
    • 3 médias
    Les rivalités universitaires vont continuer à déchirer les historiens professionnels, au moins jusqu'à l'installation de Georges Lefebvre à la Sorbonne (1937), qui tout à la fois consacre l'approche sociale marxisante et aborde les domaines inédits que sont l'étude de la paysannerie et des imaginaires...