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LEPAPE GEORGES (1887-1971)

Célèbre pour ses illustrations réalisées pour Poiret et pour La Gazette du bon ton, Georges Lepape fut également professeur.

Fils d'un ingénieur constructeur d'automobiles, Georges Lepape, souffrant dans son enfance d'une arthrite à la cheville, est encouragé à dessiner et à peindre. En 1902, il entre à l'atelier Humbert, où ses condisciples s'appellent Georges Braque, Marie Laurencin, Picabia.

En 1905, il quitte l'atelier Humbert pour l'atelier de Cormon, à l'École des beaux-arts. Chez Fernand Cormon, le peintre de la préhistoire, il rencontre André Marty et Pierre Brissaud, ses futurs amis. Avec son camarade Pierre Gatier, il réalise sa première grande œuvre en 1907 : un panneau décoratif commandé pour le Moulin de la Galette.

Marié en 1909, Lepape participe pour la première fois au Salon d'automne en 1910, avec un portrait de sa femme, Gabrielle. Sollicité par l'éditeur Goutherot, il rencontre Paul Poiret qui cherche un artiste susceptible de composer, à partir de ses créations de robes, un album comparable à celui d'Iribe, Les Robes de Paul Poiret..., de 1908. Le recueil composé par Lepape, publié par Maquet en 1911, s'intitule Les Choses de Paul Poiret, et comporte une série d'illustrations à la mise en pages très audacieuse, influencée par les estampes japonaises : une planche pliée y présente à la fin quatre robes « futuristes », avec pour titre : « Celles de demain ». Le dessin linéaire et sinueux de Lepape convient au style fluide des robes de Poiret. Ces compositions, gravées sur bois, puis tirées en noir, sont ensuite coloriées au pochoir.

La même année 1911, Lepape collabore à des documents publicitaires pour les Trois Quartiers et pour la maison Paquin ; il participe au Salon des Indépendants, à celui des Humoristes, ainsi qu'à une petite exposition collective à la galerie Barbazange. Ébloui par la virtuosité des Ballets russes, il compose cinq portraits de Nijinski dans ses rôles marquants. Très lié au cercle de Poiret, Lepape conçoit l'invitation pour la fête de la « Mille et Deuxième Nuit » donnée par le grand couturier, toujours en 1911.

Lucien Vogel, directeur de La Gazette du bon ton ; l'invite à participer à cette revue, dont le premier numéro est publié en 1912. Georges Lepape est l'illustrateur tout désigné pour y représenter les derniers modèles de Poiret ; ses compositions, selon la règle de La Gazette, mettent en scène des femmes dans de petites vignettes, qui s'intitulent « Pénélope », « Le Collier nouveau », « Le Jaloux »... Au nombre de ses illustrations les plus originales il faut compter les planches d'accessoires, où l'association des formes simples et des coloris vifs crée une dynamique originale : « Chapeau d'hiver », ou « Pour les beaux jours : chapeau, ombrelle et gants de jardin... »

Lepape collabore également en 1912 et en 1918 à la revue Modes et manières d'aujourd'hui dont le numéro annuel, entièrement illustré par un artiste, constitue un album de luxe.

La guerre réduit ses activités mais il donne pour Vogue des croquis, des pages de couvertures. L'une d'elles, « Vive la France » (nov. 1917), montre une jeune femme en robe tricolore devant des drapeaux français. Par la suite, Lepape reçoit de nombreuses commandes publicitaires ; le lancement d'une nouvelle revue de luxe, Les Feuillets d'art, en 1919, lui donne aussi l'occasion de composer quelques illustrations raffinées. Il s'avère brillant affichiste, dans ses compositions destinées au Gala de l'enfance et au Bal de la couture. Dans La Gazette du bon ton, c'est Charles Martin qui le remplace comme illustrateur de Poiret, tandis que Lepape reproduit les modèles de Lanvin.

Amateur de théâtre, Lepape exécute, dès 1914, une affiche pour l'actrice Spinelly ; ce[...]

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Écrit par

  • : conservateur du musée de la Mode et du Costume, palais Galliera

Classification

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  • MODE - Le phénomène et son évolution

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    • 22 médias
    ...Rouit, qu'aux talents des dessinateurs. Les albums, Les Robes de Paul Poiret racontées par Iribe (1908) et Les Choses de Paul Poiret, illustrés par Georges Lepape (1911) puis les publications périodiques de luxe, comme La Gazette du bon ton (1911-1925) et Art-Goût-Beauté (1920-1936), sont agrémentés...