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NOËL GEORGES (1924-2010)

Peintre informel, Georges Noël recourt à une calligraphie abstraite favorisant l'improvisation libre, voire une gestualité proche de l'automatisme. Né à Béziers en 1924, il s'initie aux techniques de la peinture et du travail sur bois auprès de son père. Il conduit des études d'ingénieur et consacre son temps libre à l'apprentissage du dessin et de la peinture. Après la Seconde Guerre mondiale, et jusqu'en 1955, il devient dessinateur-projeteur pour l'entreprise d'aéronautique Turboméca à Pau. Passionné d'art, il se rend l'année suivante à Paris, où il sous-loue un atelier à l'assistante de Jean Dubuffet. Influencé par des artistes tels que Pollock, Dubuffet, Lucio Fontana et Paul Klee ou encore les photographies de graffiti de Brassaï, il réalise en autodidacte des tableaux abstraits qui privilégient l'informe et la matière brute. À partir d'acétate de polyvinyle, il élabore une nouvelle matière qui infléchit sa gestuelle et son rapport à l'espace, à l'image de ce que l'on voit dans l'expressionnisme abstrait. Il développe le concept de Palimpseste en travaillant par strates de couleurs successives, jouant sur l'effacement et la réapparition de signes préexistants. Des alignements de signes, à l'image des tablettes cunéiformes ou de partitions musicales, et des formes géométriques viennent organiser cette écriture automatique. Georges Noël participe à de nombreuses expositions, parmi lesquelles L'Art et l'Écriture (1963) au Stedelijk Museum d'Amsterdam, ainsi qu'à la Documenta 3 (1964) de Kassel. En 1968, il part aux États-Unis, enseigne la peinture à la Minneapolis school of Art et s'installe à New York, où il découvre le minimalisme pictural d'Agnes Martin et Brice Marden. Dès lors, ses propositions picturales se concentrent davantage sur la notion d'espace et privilégient un répertoire de formes géométriques pures. De ses voyages en Amérique du Nord et du Sud, en Équateur, au Pérou et au Mexique, il retient une inspiration formelle, notamment pour ses sculptures faites de bois de récupération. De retour en France en 1983, il opère la synthèse des deux périodes qui ont marqué son travail et expose ses œuvres à l'abbaye de Sénanque. Il reçoit les commandes de toiles pour l'auditorium de la Cité de la musique (1991) et pour l'ambassade de France à Berlin (2003), et réalise deux eaux-fortes pour le musée du Louvre. En 1997, Gladys Fabre, Michel Butor et Philippe-Alain Michaud lui ont consacré une monographie.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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