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GEORGES saint (IVe s.)

L'extraordinaire popularité dont saint Georges a joui au Moyen Âge est due à des légendes tellement invraisemblables que la congrégation des Rites prescrivit, en 1960, de supprimer tout ce qui en était passé dans l'office divin ; mais contrairement à ce que beaucoup crurent, cette décision ne mettait nullement en doute la réalité du personnage, qui figure encore au calendrier romain général au 23 avril. La méfiance des autorités ecclésiastiques n'est pas nouvelle puisque le décret gélasien de 496 classait déjà la Passion de saint Georges parmi les apocryphes.

Il est probable que le martyr Georges souffrit et mourut durant une des persécutions de la fin du iiie siècle à Diospolis, l'ancienne Lydda, devenue aujourd'hui Lod, où se trouve l'aéroport de Tel-Aviv. On y voit les restes de la basilique élevée en l'honneur du martyr dès le temps de Constantin, au début du ive siècle. Les pèlerins du vie siècle, comme Théodose et Antonin de Plaisance, ou du viie siècle, comme Adamann, signalèrent le sanctuaire.

La légende primitive présentait Georges comme un officier qui, refusant d'apostasier, subit les tortures les plus longues et les plus raffinées pendant sept ans, mourut et ressuscita trois fois avant d'être décapité. Bien des épisodes s'ajoutèrent à ce canevas ; le plus célèbre fut le combat contre le dragon qui gardait prisonnière une jeune fille.

Très populaire en Orient comme en Occident, saint Georges devint le patron des cavaliers, des archers, des soldats, de nombreuses villes et de pays, dont l'Angleterre. Cela explique la prodigieuse richesse de son iconographie.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

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