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TARASSOW GEORGES (1893-1981)

Mgr Georges (Tarassow) s'est trouvé pendant plus de vingt ans à la tête de l'archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, l'ancien exarchat du patriarcat œcuménique de Constantinople. Fondé en 1921 par le métropolite Euloge, auquel le patriarche Tikhon de Moscou avait confié la charge des Églises russes en Europe occidentale, ce diocèse a, depuis 1922, son centre à Paris, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski (12, rue Daru, Paris VIlIe). Pendant plus de cinquante ans de sacerdoce, Georges Tarassow a été lié à l'évolution de cet archevêché, qui, en 1931, soit un an après son ordination sacerdotale, a été reçu dans la juridiction du patriarcat œcuménique de Constantinople et qui comprend actuellement des paroisses en France, en Belgique, aux Pays-Bas, dans les pays scandinaves, en Allemagne fédérale et en Italie.

Tout, dans la vie de ce prélat, était insolite. Georges Tarassow est né à Voronège le 14 avril 1893. Il fit ses études au lycée technique de cette ville, puis à l'École technique supérieure de Moscou, dont il sortit ingénieur chimiste. Plus tard, il suivit des cours d'aéronautique et s'engagea comme volontaire dans l'armée impériale, où il servit dans l'aviation. En 1916, le ministère de la Guerre l'envoie en France pour s'initier au fonctionnement de l'aviation militaire française. Après la révolution de 1917, il reste en Occident et s'engage comme pilote dans l'armée française. Démobilisé en 1919, il s'installe en Belgique, où il travaille de 1921 à 1934, en qualité d'ingénieur chimiste, dans diverses entreprises. En 1922, il épouse Eugénie Freshkop, qui allait laisser le souvenir d'une chrétienne très fervente.

En 1928, Georges Tarassow est ordonné diacre par le métropolite Euloge. Il désirait servir l'Église dans cet état tout le restant de sa vie. Néanmoins, le 3 février 1930, des circonstances imprévues conduisent le diacre Georges à recevoir le sacerdoce, par obéissance à son évêque. Il est nommé recteur des paroisses d'étudiants à Gand et à Louvain, paroisses qui s'étaient trouvées sans prêtre du jour au lendemain. En 1932, le père Georges subit une dure épreuve, la mort de son épouse. Un an après, il reçoit la tonsure monastique. En 1940, il est nommé recteur de la paroisse Saint-Panteleimon à Bruxelles (rue de la Tourelle), ce qui ne l'empêche pas de continuer à desservir aussi d'autres paroisses en Belgique. Parmi ses paroissiens, il développa un zèle exceptionnel et devint une image vivante de l'amour pastoral. Durant l'occupation allemande, il fut arrêté au moins à deux reprises. Une fois, son interrogatoire dura dix heures consécutives. À la même époque, l'archevêque orthodoxe de Bruxelles, Alexandre (Nemolovsky), fut déporté à Berlin ; quand il revint, après la fin de la guerre, il était inclus dans la hiérarchie du patriarcat de Moscou, tandis que le père Georges Tarassow demeura toujours fidèle au patriarcat de Constantinople. Le 4 octobre 1953, le père Georges est sacré évêque à Paris par le métropolite Vladimir, successeur du métropolite Euloge, avec la bénédiction du patriarche œcuménique Athénagoras et du saint synode de Constantinople, qui lui donnent le titre d'évêque de Syracuse. Le nouvel évêque est nommé auxiliaire de Mgr Vladimir pour le Benelux et l'Allemagne fédérale, avec résidence dans son ancienne paroisse de Bruxelles. Après le décès du métropolite Vladimir (en 1959), l'Assemblée générale de l'exarchat, réunie en juin 1960 pour désigner le successeur du métropolite défunt, élit Mgr Georges. Cette élection est confirmée par le patriarcat œcuménique. Devenu archevêque et recteur de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski à Paris, Mgr Georges continua l'activité pastorale qu'il aimait[...]

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Écrit par

  • : docteur en philosophie, université de Berlin, archevêque orthodoxe

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