O'KEEFFE GEORGIA (1887-1986)
Le temps de la reconnaissance
Les années 1960 sont celles d’une reconnaissance médiatique et institutionnelle plus large de l’œuvre de O’Keeffe. Dans son pays, elle est désormais perçue comme une pionnière du modernisme et de l’abstraction, mais aussi comme une figure tutélaire par les jeunes artistes féministes. Elle devient une légende vivante grâce au mythe qu’elle a en partie construit : celui d’une femme indépendante et d’une artiste déterminée, vivant recluse dans le désert néo-mexicain. Le modèle de Stieglitz, qui a exécuté plus de trois cents portraits d’elle, suivi par de nombreux photographes (Ansel Adams, Cecil Beaton, Philippe Halsman, Todd Webb, etc.), l’artiste maîtrise remarquablement son image publique. Elle apparaît dans une multitude de clichés, élégante et austère, certains de ses vêtements cousus par ses soins, dans ses maisons néo-mexicaines dont elle a conçu chaque aménagement, auteure d’une œuvre d’art totale – comme le lui avait enseigné son professeur, Arthur Wesley Dow. Bien qu’elle perde peu à peu la vue, elle continue de peindre jusqu’à la fin des années 1970. En 1976, soucieuse d’établir sa propre vérité, elle publie un ouvrage sur son œuvre (Georgia O’Keeffe, Viking Press) qui connaît un grand succès. Elle meurt le 6 mars 1986 à Santa Fe (Nouveau-Mexique).
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Écrit par
- Camille VIÉVILLE : docteure en histoire de l'art contemporain, historienne de l'art, auteure
Classification
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