GÉORGIE
Nom officiel | Géorgie (GE) |
Chef de l'État | Salomé Zourabichvili (depuis le 16 décembre 2018) |
Chef du gouvernement | Irakli Kobakhidze (depuis le 8 février 2024) |
Capitale | Tbilissi |
Langue officielle | Géorgien |
Unité monétaire | Lari (GEL) |
Population (estim.) |
3 809 000 (2024) 2
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Superficie |
69 700 km²
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L'histoire
Du Paléolithique à l'ère chrétienne
On peut faire remonter les débuts d'une société humaine sur l'actuel territoire de la République de Géorgie au Paléolithique inférieur et au Néolithique. De nombreux sites de cette dernière époque ont été mis au jour dans les terres basses de Colchide, dans la vallée du Khrami en Géorgie centrale, et en Ossétie du Sud. Ils étaient occupés par des tribus sédentaires qui élevaient du bétail et connaissaient l'agriculture. La culture des céréales au Néolithique est attestée par la découverte de meules à balanciers et de faucilles de silex ; des houes de pierre servaient à défoncer la terre.
Dans l'Antiquité, on considérait que le Caucase était le lieu d'origine du travail des métaux ; l'âge du bronze, en Géorgie, commence au début du IIe millénaire avant notre ère. Les objets remarquables découverts à Trialeti par B. A. Kuftin montrent que, durant le IIe millénaire, la Géorgie centrale était habitée par des tribus de pasteurs dont les chefs étaient riches et puissants. Leurs tombes en forme de tertre ont livré de la vaisselle d'or et d'argent finement travaillée ; quelques pièces sont ornées de scènes rituelles gravées qui évoquent la présence d'influences asianiques dans le culte.
Au début du Ier millénaire avant J.-C., les ancêtres des Géorgiens apparaissent dans les annales assyriennes, plus tard dans celles d'Urartu (Arménie). Il y est question des Diauhi ou Diaeni, ancêtres des Taokhoi qui habitèrent plus tard la province de Tao dans le sud-ouest de la Géorgie et des Kulkha, prédécesseurs des Colchidiens, qui occupaient de vastes territoires à l'extrémité orientale de la mer Noire. La fortune mythique de la Colchide fut tôt connue des Grecs : la légende de Médée et de la Toison d'or en est l'expression symbolique.
Les Assyriens connaissaient d'autres populations qui firent partie de l'histoire ancienne de la Géorgie, ainsi les tribus des Tabaréens et des Moushkis, qui sont les Tubal et les Meshech d'Ézéchiel et les Tibareni et Moskhoi des écrivains classiques.
Au viie siècle avant J.-C., l'invasion des Cimmériens chassa d'Anatolie des tribus qui se mêlèrent aux populations autochtones de la vallée de la Koura ; puis un important royaume d'Ibérie se développa au cours des derniers siècles avant l'ère chrétienne dans la région du Kartli et de la Kakhétie actuelle. Des colons grecs de Milet colonisèrent la Colchide qui tomba ensuite sous la domination de Mithridate le Grand, roi du Pont. Les campagnes de Pompée, en 65 avant J.-C., rendirent Rome maîtresse du royaume d'Ibérie et lui donnèrent le contrôle direct sur la Colchide et le reste du littoral géorgien de la mer Noire.
Le Moyen Âge et les invasions
Vers les années 330, la Géorgie devint chrétienne, conversion attribuée à une esclave, sainte Nino. Pendant les trois siècles suivants, la Géorgie subit les conséquences du conflit qui opposait les empires de Perse et de Byzance ; le pays de Lazique, sur la mer Noire, qui comprenait aussi la Colchide antique, fut très étroitement rattaché à Byzance, tandis que l'Ibérie passait sous contrôle iranien ; au ve siècle, cependant, le roi Vakhtang Gorgaslani, héros à la vaillance légendaire, restitua pour un temps à la Géorgie sa souveraineté nationale. La monarchie ibérienne fut abattue par le monarque sassanide Chosroês Ier (531-579). Par la suite (viie-xe s.), ce sont des princes de chaque province qui exercèrent l'autorité locale sous la suzeraineté successive de l'Iran, de Byzance, puis, après 654, des califes arabes qui installèrent un émirat à Tbilissi (Tiflis).
Une renaissance nationale permit alors l'unification de tous les pays habités par des Géorgiens ou des hommes de race ibérocaucasienne. Le mouvement fut mené[...]
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Écrit par
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Régis GAYRAUD : docteur en slavistique, maître de conférences de russe à l'université de Clermont-Ferrand-II-Blaise-Pascal
- David Marshall LANG : professeur à l'École d'études orientales et africaines, université de Londres Royaume-Uni)
- Kalistrat SALIA
: professeur honoraire de lettres, directeur-rédacteur de la revue
Kartvélologie Bedi Kartlisa (Études géorgiennes et caucasiennes) - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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GÉORGIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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ABKHAZIE
- Écrit par Pierre CARRIÈRE
- 330 mots
- 1 média
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ADJAR
- Écrit par Charles URJEWICZ
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L'une des nombreuses ethnies constituant la nation géorgienne. Les Adjar ou « Adjareli » habitent dans la république autonome d'Adjarie située dans le sud-est de la Géorgie et faisant partie de cette dernière. Recensés jusqu'en 1926 (ils étaient alors 71 390), ils sont désormais...
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ĀQĀ MOHAMMAD KHĀN ou AGHĀ MUḤAMMAD KHĀN (1742?-1797) shāh de Perse (1796-1797)
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Réunificateur de la Perse après la désagrégation de l'empire de Nāder Shāh (1736-1747) et la période troublée de luttes pour la succession de Karim Khān Zand (1750-1779), Āqā Mohammad Khān est le fondateur de la dynastie des Qādjār (1794-1925) sous laquelle la Perse subit des changements...
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ARDZINBA VLADISLAV (1945-2010)
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