GÉORGIE
Nom officiel | Géorgie (GE) |
Chef de l'État | Salomé Zourabichvili (depuis le 16 décembre 2018) |
Chef du gouvernement | Irakli Kobakhidze (depuis le 8 février 2024) |
Capitale | Tbilissi |
Langue officielle | Géorgien |
Unité monétaire | Lari (GEL) |
Population (estim.) |
3 809 000 (2024) 2
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Superficie |
69 700 km²
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La littérature géorgienne
La première période (Ve-Xe siècle)
La langue géorgienne appartient à la famille des langues ibéro-caucasiques et serait, selon certains savants, apparentée au basque. L'alphabet géorgien, qui représente probablement une ramification indépendante de l'alphabet phénicien, comporte deux formes d'écriture : l'ecclésiastique (majuscule et minuscule) et, à partir du xie siècle, l'alphabet militaire ou profane, qui est en usage aujourd'hui.
Les origines religieuses
Le premier témoignage incontestable de l'existence d'un littérature géorgienne est Le Martyre de Chouchanik, écrit dans les années 476-483 par le confesseur de la sainte, Jacob Tsourtaveli, qui donne dans son ouvrage un tableau expressif des mœurs politiques, sociales et religieuses de la Géorgie de l'époque. Il est évident que la littérature géorgienne a dû connaître une assez longue évolution jusqu'à la composition d'une œuvre aussi parfaite que Le Martyre, où la langue atteint une puissance d'expression d'une singulière grandeur.
La Géorgie est un pays dont la personnalité culturelle est fortement marquée. Située au pied du Caucase, elle est au confluent de deux courants de pensée : celui du christianisme mystique et émotionnel de l'Orient ancien, venant de Syrie et de Palestine, et le courant rationaliste et philosophique, venant de l'Occident sous la forme de la théologie gréco-byzantine. De ces deux courants, la Géorgie a fait une synthèse absolument originale que l'on a coutume d'appeler la chrétienté géorgienne, dont la tradition s'est conservée jusqu'à nous grâce aux œuvres littéraires.
Parmi toutes les Églises de l'Orient ancien, l'Église géorgienne est la première – et la seule, après le schisme des autres Églises nationales – à être demeurée fidèle au monde gréco-byzantin. Rappelons qu'elle échappa à la crise iconoclaste (726-843). La littérature de cette période est exclusivement religieuse. Outre de multiples traductions de l'Ancien et du Nouveau Testament, les genres narratif et lyrique figurent au tableau littéraire de l'époque.
La littérature narrative se compose d'apocryphes et d'hagiographies. Cette dernière l'emporte pour la richesse de ses productions. À la fin du xe siècle, les écrits essentiels de l'hagiographie gréco-orientale avaient été traduits. En outre, les Géorgiens ont réalisé d'intéressantes « vies de saints », notamment la Vie de sainte Nino, évangélisatrice de la Géorgie (337), et des Vies de héros du monachisme national : Serapion de Zarzma, Les Treize Pères syriens, etc. La Vie de Grégoire de Kandzta apparaît comme la plus importante des œuvres proprement géorgiennes. Elle fut rédigée par Georges Mertchoulé, l'un des ascètes du monastère que Grégoire avait fondé. L'ampleur de la perspective historique, la manière dramatique de traiter le sujet, la description précise des scènes, les tableaux de la nature brossés avec des couleurs captivantes, la façon pittoresque d'admirer la nature, de la diviniser – phénomène rare dans la littérature religieuse – font la valeur de l'ouvrage. L'élément romantique de la vie féodale géorgienne l'a pénétré avant de s'épanouir dans d'autres formes plus tardives.
Les centres littéraires géorgiens à l'étranger
Ce sont les monastères géorgiens à l'étranger qui ont avant tout favorisé le développement de la littérature géorgienne ancienne. Parmi les centres les plus importants, citons la laure Mar-Saba près de Jérusalem, fondée en 483 ; c'est là que furent traduits ou composés la majeure partie des manuscrits géorgiens du Sinaï, où se réfugièrent les moines géorgiens, chassés de Mar-Saba par les Arabes.
Le fonds géorgien du Sinaï contient quatre-vingt-cinq[...]
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Écrit par
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Régis GAYRAUD : docteur en slavistique, maître de conférences de russe à l'université de Clermont-Ferrand-II-Blaise-Pascal
- David Marshall LANG : professeur à l'École d'études orientales et africaines, université de Londres Royaume-Uni)
- Kalistrat SALIA
: professeur honoraire de lettres, directeur-rédacteur de la revue
Kartvélologie Bedi Kartlisa (Études géorgiennes et caucasiennes) - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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GÉORGIE, chronologie contemporaine
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ĀQĀ MOHAMMAD KHĀN ou AGHĀ MUḤAMMAD KHĀN (1742?-1797) shāh de Perse (1796-1797)
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