Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MÉGIE GÉRARD (1946-2004)

Physicien de l'atmosphère, Gérard Mégie est né à Paris le 1er juin 1945. Diplômé de l'École polytechnique (1965), il rédige une thèse concernant l'origine des espèces métalliques présentes dans la haute atmosphère : grâce au sondage de l'atmosphère par lidar (light detection and ranging) qu'il contribue à développer, il élucide la plupart des questions concernant leur origine. Après son doctorat (1976), il s'intéresse au problème de l'évolution de la couche d'ozone stratosphérique sous l'influence des activités humaines et devient un des spécialistes mondialement reconnus de la physico-chimie de l'atmosphère : il s'investit à la fois par l'observation et par la modélisation dans l'étude de la variabilité naturelle de l'ozone et de son évolution sous l'influence des activités humaines. Il participe à la mise en œuvre de moyens d'observation de la stratosphère, opérant à partir du sol ou de plates-formes embarquées (avion, satellite, ballon). L'implantation de ces instruments à l'Observatoire de Haute-Provence, à Dumont d'Urville et à l'île de la Réunion a permis à la France de jouer un rôle prépondérant dans le réseau international de surveillance de la stratosphère, le N.D.S.C. (Network of Detection of Stratospheric Changes). Ces dernières années (à partir de 1998), il s'était intéressé à l'évolution de la composition chimique de l'atmosphère et à ses liens avec le changement climatique.

Chercheur au C.N.R.S. de 1974 à 1988, nommé professeur à l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1988, il devient membre de l'Institut universitaire de France en 1998. Outre son rôle de chercheur, Gérard Mégie s'est toujours considéré comme un enseignant, dirigeant des dizaines de thèses. C'est d'ailleurs cette double fonction de chercheur et de professeur qu'il représentait dans son rôle de président du C.N.R.S., où son ambition était de conduire à une meilleure interaction entre la recherche et l'enseignement universitaire.

Il s'est rapidement forgé une réputation de meneur de projets scientifiques. Membre de nombreux comités scientifiques européens et internationaux, Gérard Mégie impressionne par la clairvoyance de ses analyses et la rapidité avec laquelle il embrasse les problèmes et leur apporte une solution. Dans toutes ces activités, il a largement contribué à la structuration de la recherche dans les domaines de l'environnement ou encore de l'espace, au niveau tant national qu'international.

À l'échelle nationale, il est sous-directeur (1984-1996) puis directeur (1996-2000) du Service d'aéronomie, fédère sept laboratoires franciliens spécialisés dans les sciences de l'environnement global, atmosphériques et océaniques, créant ainsi en 1992 l'Institut Pierre-Simon-Laplace, dont il devient le premier directeur. Depuis 2000, il était président du C.N.R.S., établissement qu'il a contribué à faire évoluer en lançant, dès son arrivée, une grande réflexion stratégique. Pendant les derniers mois de sa vie, bien qu'affaibli par la maladie, il rédige avec Bernard Laroutourou, directeur du C.N.R.S., le « Projet pour le C.N.R.S. » qui devrait permettre à cet organisme d'évoluer en profondeur et qui constitue, par ailleurs, une des pierres angulaires du débat actuel autour de l'avenir de la recherche française. Depuis 2000, il présidait le comité des programmes scientifiques du Centre national d'études spatiales (C.N.E.S.).

De renommée internationale, Gérard Mégie présida la Commission internationale de l'ozone du Conseil scientifique de la science (I.C.S.U.) de 1988 à 1996, et le comité scientifique pour l'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne (E.S.A.), de 1994 à 1999. À la tête du comité scientifique[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directrice de recherche émérite au CNRS, correspondante de l'Académie des sciences

Classification