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DIEGO GERARDO (1896-1987)

Poète espagnol, professeur de littérature et excellent musicien. Gerardo Diego compose, en 1932, sa célèbre Anthologie de la poésie espagnole contemporaine, où s'exprime admirablement, à travers les déclarations des poètes eux-mêmes, l'esthétique de la génération de 1927. Son œuvre poétique, ample et variée, allie harmonieusement tradition et modernité ; elle se caractérise par la maîtrise de la forme, par la spontanéité et par la fraîcheur ; le sentiment religieux y est particulièrement bien rendu.

Diego définit ainsi sa double intention : il recherche, d'une part, « une poésie relative, c'est-à-dire fondée sur la réalité » et, d'autre part, « une poésie absolue ou tendant à l'absolu, c'est-à-dire fondée sur elle-même, autonome face à l'univers réel dont elle ne procède qu'au second degré ».

Ses premiers recueils révèlent l'influence de J. R. Jiménez et d'Antonio Machado : El Romancero de la novia (1920), Imagen (1922), Soria (1923). On y trouve des tentatives de poésie visuelle, typographique, à la façon d'Apollinaire. Manual de espumas (1924), avec sa profusion d'images, illustre avec éclat l'art poétique de l'ultraïsme et du créationnisme ; l'auteur avait contribué activement à ces deux mouvements qui célèbrent « l'anarchie des images ». Versos humanos (1925) reprend des formes métriques plus classiques. Au contraire, Fábula de Equis y Zeta (1932), sous le signe de l'irréalisme et de l'irrationnel, joue avec audace et humour des métaphores les plus déchaînées ; ce livre est dédié à Góngora, en l'honneur de qui le poète avait déjà publié, en 1927, une anthologie. Alondra de verdad (1941) donne un témoignage éclatant de la virtuosité technique atteinte par l'écrivain, de la qualité de sa sensibilité et de son sens aigu de la beauté. L'inspiration ne tarit pas dans les années suivantes : La Sorpresa (1944), La Luna en el desierto y otros poemas (1949), Limbo (1951), Biografía incompleta (1953), Amazona (1955), Sonetos a Violante (1961), Antología poética (1969), Versos divinos (1970). Outre un essai sur Manuel Machado (1975), d'autres recueils s'ajoutent aux précédents : Cementerio civil (1972), Carmen jubilar (1975), Poemas mayores (1980), Poemas minores (1980).

— Bernard SESÉ

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification

Autres références

  • LARREA JUAN (1895-1980)

    • Écrit par
    • 292 mots

    Poète espagnol, Juan Larrea, après avoir adhéré, à la suite de Gerardo Diego, au mouvement dit du créationnisme, prépare par son langage poétique l'ultraïsme, puis s'oriente vers le surréalisme. Son tempérament artistique est marqué par une révolte spontanée contre toute norme esthétique, contre...