DUROC GÉRAUD CHRISTOPHE MICHEL DU ROC ou (1772-1813) duc de Frioul
Cadet gentilhomme à l'École militaire de Pont-à-Mousson, puis de Châlons, Duroc émigre en 1792, revient en France, sert au siège de Toulon, où il est remarqué par Bonaparte, participe à la campagne d'Italie puis à celle d'Égypte, où il est blessé. Il accompagne le Premier consul dans la seconde campagne d'Italie et devient général de brigade le 13 octobre 1801. Nommé gouverneur du palais des Tuileries, il est désormais l'homme de confiance de Bonaparte. À ce titre, il dirige les polices particulières du Premier consul, centralisant les renseignements que lui communiquent le journaliste Fiévée, l'inspecteur général de la préfecture de police Veyrat, l'équivoque comte de Montgaillard, chargé de découvrir les secrets des prisonniers royalistes, et Mme de Genlis. Il remplit diverses missions délicates à Berlin, à Vienne et à Saint-Pétersbourg. On retrouve Duroc, devenu grand maréchal du palais en 1804, à Austerlitz, en Prusse et en Pologne. Duc de Frioul en mai 1808, il accompagne Napoléon à Bayonne, à Erfurt, à Madrid et participe aux combats d'Essling et de Wagram. On ne s'étonnera pas de le voir encore en Russie, lors de la campagne de 1812, puis en Allemagne. Le 22 mai 1813, il est frappé mortellement par un boulet qui ricocha dans un chemin creux ; après une courte entrevue avec Napoléon, que la légende a popularisée, il meurt le 23. Las Cases observe dans Le Mémorial : « Duroc seul avait possédé la confiance aveugle de Napoléon et reçu tous ses épanchements. Il n'était pas brillant mais il avait un excellent jugement et il rendait des services essentiels que sa modestie et leur nature laissaient peu connaître. Il influait plus qu'on ne pense sur les déterminations de l'Empereur ; sa mort a peut-être été sous ce rapport une calamité nationale. On a des raisons de croire que, s'il eût vécu, l'armistice de Dresde [signé le 4 juin 1813 entre les coalisés et Napoléon], qui nous a perdus, n'aurait pas eu lieu. »
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Écrit par
- Jean TULARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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