DOMAGK GERHARD (1895-1964)
Biochimiste allemand né à Lagow (Brandebourg) et mort à Burgberg (Forêt-Noire). Après avoir terminé à l'université de Kiel ses études médicales interrompues par la Première Guerre mondiale, Gerhard Domagk y obtient en 1921 son diplôme de médecin. Il est nommé en 1924 chargé de cours en pathologie à l'université de Greifswald, puis à celle de Münster. Parallèlement à sa carrière dans l'industrie, Domagk poursuivra celle d'enseignant à Münster où il sera nommé professeur en 1928.
En 1927, la direction de I.G. Farbenindustrie (Bayer) l'engage pour diriger le laboratoire de pathologie expérimentale et de bactériologie de la firme à Wuppertal-Elberfeld en lui assignant comme objectif la recherche et l'étude de composés ayant des activités antibactériennes potentielles. Domagk choisit comme modèle expérimental les infections à streptocoques. Dans l'esprit des méthodes développées près de trente ans auparavant par le fondateur de la chimiothérapie moderne, Paul Ehrlich (1854-1915), Dogmak s'intéresse aux produits colorants azoïques – comportant le groupement -N=N- dans leurs structures – et il est ainsi amené à tester l'un d'entre eux, destiné à la teinture des tapis, mais dont la molécule comportait également un radical sulfonamide (SO2NH2), introduit pour « faciliter la prise de teinture par la laine ». Ce composé se révèle actif ; il est breveté en 1931 sous le nom de Prontosil et commercialisé en 1935.
Ernest Fourneau (1872-1949) et son équipe de l'Institut Pasteur de Paris, vont très vite montrer que seule la fonction sulfamide – et non pas le motif colorant azo – est responsable des propriétés antibactériennes du Prontosil. Avant l'apparition des antibiotiques, les sulfamides constitueront la première gamme de produits antibactériens efficaces.
Dogmak reçoit en 1939 le prix Nobel de médecine, qui ne lui sera remis qu'en 1947, les autorités nazies interdisant aux Allemands d'accepter cette distinction depuis que le prix Nobel de la paix avait été attribué en 1935 à un journaliste antinazi, Carl von Ossietzky, qui devait mourir après avoir été interné dans un camp de concentration.
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Écrit par
- Georges BRAM : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay
Classification
Autres références
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CHIMIOTHÉRAPIE ANTIBACTÉRIENNE
- Écrit par François CHAST
- 232 mots
En 1927, la firme pharmaceutique allemande I.G. Farben recrute Gerhard Domagk (1895-1964), avec un objectif : trouver un médicament anti-infectieux pouvant être administré par voie générale. Parmi les produits candidats, remarqués par Domagk, figure un colorant azoïque, la chrysoïdine, étudiée...
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SULFAMIDES ET SULFONES
- Écrit par Michel PRIVAT DE GARILHE
- 1 488 mots
- 2 médias
Il revient à Gerhard Domagk le mérite d'avoir découvert la valeur antimicrobienne du Prontosil (1932-1935). À l'Institut Pasteur de Paris, cette découverte suscita de grands espoirs et une équipe de chercheurs comportant notamment M. et Mme Jacques Tréfuël, chimistes, Daniel Bovet...