ERTL GERHARD (1936- )
Chimiste allemand. Gerhard Ertl a reçu le prix Nobel de chimie en 2007 « pour ses études des processus chimiques sur des surfaces solides ». Né le 10 octobre 1936 à Bad Cannstadt (aujourd'hui dans Stuttgart), il commença des études de physique à Stuttgart en 1955. Sous la supervision de Hans Gerischer, il y accomplit un travail de diplôme (1961), puis une thèse de doctorat (1965) sur la cinétique de l'oxydation catalytique de l'hydrogène sur des monocristaux de germanium. Dès lors, la thématique de sa carrière tout entière était fixée : étude, par les techniques les plus modernes, de réactions chimiques d'importance industrielle, en particulier la synthèse de l'ammoniac par le procédé Haber-Bosch. Il s'attacha à élucider la catalyse hétérogène, sur des surfaces propres, bien définies, sous un vide poussé, de monocristaux de métaux et d'oxydes métalliques.
Dès 1967, Ertl obtenait son habilitation, avec des travaux sur la diffraction électronique de basse énergie, ou L.E.E.D., technique dont il devint un pionnier en Allemagne. La même année, une chaire de chimie physique l'accueillait à Hanovre. En 1973, il accédait à celle de l'université de Munich. En 1985, il succédait à Gerischer à la direction de l'institut Fritz-Haber de Berlin, le tout premier et le plus prestigieux des instituts Max-Planck. Il détermina la structure des molécules adsorbées sur une surface solide par analyse de l'intensité des absorptions L.E.E.D. Il se passionna pour l'étude de l'oxydation du monoxyde de carbone en dioxyde de carbone, catalysée par le platine : une molécule adsorbée de CO capte un atome d'oxygène, lui aussi chimisorbé. Dès 1982, le groupe d'Ertl publiait l'observation d'oscillations cinétiques dans cette réaction, soit régulières, soit chaotiques. Les atomes du catalyseur sont engagés en une reconstruction de la surface, c'est-à-dire en un mouvement collectif rythmique, évoquant un corps de ballet, en alternance avec l'immobilisation de la surface reconstruite lors de l'adsorption de CO. On entrait de la sorte au cœur du phénomène catalytique.
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Écrit par
- Pierre LASZLO : professeur honoraire à l'École polytechnique et à l'université de Liège (Belgique)
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