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SERIPANDO GEROLAMO (1493-1563)

Théologien italien, cardinal et légat au concile de Trente. Attiré très jeune par la vie religieuse, Seripando entre en 1507 chez les ermites de Saint-Augustin. Il y fait une rencontre décisive, celle de son maître et protecteur Gilles de Viterbe qu'il suit à Rome et à Viterbe, en étudiant la philosophie et la théologie ; il est ordonné prêtre en 1513. Une succession de charges importantes dans sa congrégation, pendant vingt-cinq ans, le fait élire, en 1538, prieur général des Augustins. L'ordre est alors fortement secoué par la crise de la Réforme (qui, à partir de l'augustin Martin Luther, se diffuse dans les couvents) ; Seripando décide en 1539 de procéder à une visite générale de toutes les maisons de sa congrégation. Il prend une part active à la préparation du concile, dans le cercle des spirituali, amis de Reginald Pole. Après avoir pris part aux premières sessions du concile de Trente, il démissionne de sa charge de prieur général en 1551. Envoyé par le Saint-Siège auprès de Charles Quint (1553-1554), il réussit brillamment sa mission et obtient, à son retour en Italie, l'archevêché de Salerne. Écarté sous Paul IV (1555-1560), il retrouve, sous Pie IV, la faveur pontificale ; il est nommé cardinal en 1561 et légat au concile. Mais il s'oppose au second légat, Simonetta, sur la réforme de la curie et encourt la disgrâce du pontife, quelques mois avant sa mort. Fidèle à la théologie de sa congrégation, Seripando est un des plus éminents représentants de l'école augustinienne au xvie siècle : il l'a prouvé par ses efforts pour une réforme interne de l'Église et, surtout, par ses interventions au concile contre les théologiens thomistes (dominicains) et scotistes (franciscains). Les différents écrits qu'il a présentés au concile tant sur le péché originel que sur la justification révèlent un théologien original, soucieux de la tradition patristique et résolument antiscolastique ; en particulier, sa doctrine de la double justice (imputée au Christ et aux hommes) qui n'a pas été retenue par le concile, proposait une voie moyenne entre la théologie réformée et l'enseignement thomiste.

— Jean-Robert ARMOGATHE

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, sciences religieuses

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