GESTION DU STRESS
Le mot « stress » désigne en physique la tension exercée sur un matériau par un agent extérieur. Par analogie, des physiologistes l’ont utilisé depuis les années 1930 pour désigner la tension provoquée dans l’organisme par un agent extérieur. Les premiers ont été Walter Cannon et Hans Selye, ce dernier étant à l’origine de la diffusion considérable du mot. Il en a proposé plusieurs définitions, dont la plus simple est la suivante : « Le stress est la réaction non spécifique de l’organisme à toute sollicitation. » Depuis ses publications sur les trois stades consécutifs à un stress persistant (alarme, résistance, épuisement) et leurs effets physiologiques, l’idée s’est répandue que le stress concerne tout le monde et pas seulement en cas de pathologie avérée.
Des psychologues ont commencé à utiliser le terme dans les années 1950, le plus souvent pour désigner les effets néfastes, pour l’organisme et le psychisme, de situations aversives. Ils ont insisté sur le rôle de comportements pathogènes induits par le stress : alcoolisme, tabagisme, insomnie, actions impulsives, etc. Irving Janis est l’un des premiers à avoir réalisé des recherches méthodiques sur le développement de la capacité à gérer le stress grâce à l’affrontement progressif de situations difficiles, ou stress inoculation. Ses premières études ont porté sur la préparation de pilotes de combat durant la Seconde Guerre mondiale.
Richard Lazarus est certainement le chercheur le plus productif dans ce domaine. Dès les années 1950, il étudie les facteurs qui modulent l’impact du stress (par exemple le soutien social) et le degré d’efficacité des mécanismes psychologiques d’ajustement en fonction des situations.
Des procédures qui remontent à l’Antiquité
De nombreuses méthodes sont censées réduire le stress : expression verbale et émotionnelle des tensions, relaxation, méditation, yoga, diététique, activités physiques, etc. L’idée de mieux gérer les troubles de la vie affective remonte à l’Antiquité. Elle a été développée surtout par les stoïciens, soucieux de réduire la peur, la colère et l’affliction. Ces philosophes estimaient essentiel de bien distinguer ce qui dépend de nous et ce qui échappe à notre pouvoir. Vis-à-vis des choses que nous ne pouvons guère changer, nous disposons du pouvoir de modifier la façon de les envisager et d’agir ainsi sur les émotions que ces choses provoquent. « Ce qui trouble les hommes, enseignait Épictète, ce ne sont pas les choses, mais les jugements relatifs aux choses. »
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Écrit par
- Jacques VAN RILLAER : professeur émérite à l'université de Louvain (Belgique) et à l'université Saint-Louis de Bruxelles (Belgique)
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