GESTION DU STRESS
Une approche scientifique intégrée
Au xixe siècle apparaissent des psychothérapies et des ouvrages de développement personnel qui contiennent souvent d’utiles recommandations, mais sans fondements théoriques solides ni validations méthodiques. C’est seulement avec le développement des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) que se développe, dans les années 1960, une conception intégrant des procédures, scientifiquement évaluées, de « gestion du stress » et de « gestion de soi » (self-management), expressions quasi synonymes.
Il s’agit alors de commencer par mettre en place des (auto)observations méthodiques des stresseurs externes (par exemple les conditions de travail) et internes (par exemple le perfectionnisme, l’impatience). Puis, après avoir procédé à l’analyse de ces observations, on définit un traitement, le plus souvent multimodal, destiné à modifier les variables suivantes : éléments environnementaux, processus cognitifs, processus physiologiques, modes d’action et de réaction.
Des procédures généralement utiles consistent en la modification de croyances dysfonctionnelles et de schémas de pensée (par exemple, s’efforcer de remplacer « je dois absolument être estimé par tous ceux que j’apprécie » par « c’est agréable et souhaitable d’être estimé par des personnes qu’on estime, mais on ne peut pas plaire à tout le monde ; vouloir être apprécié de tous, c’est irréaliste et se nuire inévitablement ») ; l’apprentissage de la limitation des périodes de rumination mentale ; le développement du « réflexe » de démarche de résolution de problème pour contrer des réactions impulsives ; l’apprentissage méthodique de la relaxation et de la pacification de la respiration de manière à diminuer rapidement la tension corporelle dans des situations anxiogènes ou irritantes ; des techniques de méditation (mindfulness) ; l’amélioration de la qualité du sommeil (même si des facteurs externes de stress ne sont pas encore réduits) ; la programmation d’actions favorisant l’augmentation du sentiment de compétence ; le développement des compétences de communication (l’écoute active, l’affirmation positive de soi, la négociation de solutions intégratives) ; une meilleure gestion du temps, permettant notamment plus d’activités de loisirs ; une activité physique modérée, si possible quotidienne ; la pratique de conduites altruistes.
Vu la reconnaissance de l’importance du stress dans beaucoup de domaines, en particulier le monde du travail, les recherches vont assurément se poursuivre. La psychologie scientifique, qui se caractérise par le souci de faire le tri entre ce qui est réellement vérifié et ce qui ne l’est pas, devrait jouer un rôle essentiel dans les progrès futurs.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacques VAN RILLAER : professeur émérite à l'université de Louvain (Belgique) et à l'université Saint-Louis de Bruxelles (Belgique)
Classification