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GESTION FINANCIÈRE Comptabilité de gestion

Des modèles au service des managers

La comptabilité de gestion est utile aux managers si elle leur permet de comprendre les lois par lesquelles passe l'action sur des coûts, des marges et des besoins de financement, mais aussi si elle met à leur disposition des coûts pertinents pour la décision.

Qu'est-ce qu'un coût ?

Un coût est un sacrifice. On peut sacrifier une ressource. C'est le cas le plus couramment rencontré : on dispose de moyens financiers que l'on décide d'échanger contre un bien. Son coût est le montant de ressources financières sacrifiées. Mais on peut aussi renoncer à un choix alternatif si la ressource considérée avait un ou plusieurs autres emplois possibles en vue. Le coût est alors cet emploi alternatif sacrifié et l'on parle de coût d'opportunité, notion négligée par les comptables mais très employée par les économistes et les managers. Par exemple, nous achetons un billet pour un spectacle et nous le payons 50 euros. Son coût est de 50 euros si, au moment du choix, la somme en cause n'a pas manqué pour une autre dépense. Le jour du spectacle, quelqu'un nous propose de racheter notre billet 200 euros. Il nous coûte bien 200 euros d'assister au spectacle, même si la somme n'a pas été déboursée, puisque le billet aurait pu être revendu 200 euros. C'est le coût d'opportunité de la décision d'assister au spectacle.

Inducteurs d'activité

Un coût existe parce que l'activité qui le consomme est déclenchée et, préalablement, parce qu'il faut se préparer à agir. L'ouverture d'un restaurant pour la soirée déclenche une consommation d'éclairage, de chauffage, la présence du personnel. L'inscription d'un plat sur la carte déclenche la nécessité de s'approvisionner, donc des besoins de financement car ce plat peut n'être pas demandé. Sa commande déclenche des opérations de préparation. L'activité, qui consiste à servir le plat commandé, n'est possible que parce que l'on a choisi les horaires d'ouverture, le menu, le décor, etc. Ces choix préalables consomment des ressources.

On appelle « inducteur d'activité » l'événement qui déclenche une activité (ici, dans le restaurant, l'arrivée d'un client).

Coûts fixes, coûts variables

Les coûts que consomme l'activité sont de différents types. Certains sont des « coûts de capacité » (être capable de), dits aussi coûts fixes pour schématiser, parce qu'ils ne sont pas proportionnels au volume de l'activité (nombre de clients), mais forfaitaires. Ils sont, en effet, définis par le potentiel que l'entreprise choisit de mobiliser, en termes de volume (nombre de clients pouvant être servis), de délai (temps moyen d'attente), et en termes de variété de choix (étendue de la carte) : taille de la salle et des cuisines, donc effectif en personnel par exemple.

D'autres coûts sont « variables ». Certains sont dits « volumiques » parce qu'ils sont directement dépendants (souvent proportionnels) du volume de l'activité (nombre de clients servis). Ainsi la matière consommée, la vaisselle utilisée. D'autres coûts variables ne sont pas liés au volume de l'activité, mais à d'autres paramètres, comme le nombre de tables occupées (fournitures de linge en salle) ou le nombre d'heures d'ouverture. Ces coûts variables ont un caractère forfaitaire (l'électricité consommée en salle dépend du nombre d'heures d'ouverture), on pourrait parler à leur égard de « coûts variables indivis ».

Les coûts préalables au déclenchement d'une activité (ouverture du restaurant, étendue de la carte) peuvent appartenir à chacune des trois catégories ci-dessus, bien que les coûts de capacité soient en général largement dominants.

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Écrit par

  • : professeur de sciences de gestion à l'université de Paris-Dauphine

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