GHANA
Nom officiel | République du Ghana (GH) |
Chef de l'État et du gouvernement | Nana Akufo-Addo (depuis le 7 janvier 2017) |
Capitale | Accra |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Cedi (GHS) |
Population (estim.) |
32 823 000 (2024) |
Superficie |
238 533 km²
|
Histoire
Des traces d'occupation attestent d'une présence humaine, sur le territoire actuel du Ghana, qui remonterait à 30 000 ans (industrie lithique), et on peut dater les débuts de l'agriculture il y a environ 3 000 ou 4 000 ans (culture de Kintampo). Mais l'histoire du Ghana demeure incomplète durant des siècles et surtout marquée par des mouvements migratoires qui finissent par composer une mosaïque humaine diverse sur les plans linguistique et culturel.
Avant la colonisation
La constitution d'États à l'époque moderne
Du xve au xixe siècle, l'histoire du Ghana est essentiellement marquée par la fondation d'États puissants et centralisés, parfois rivaux, parmi lesquels l'Ashanti connaîtra une ascension particulière.
Au nord du pays, l'un des principaux royaumes fondés par les peuples molé-dagbani au Moyen Âge (xiiie s.) est celui de Mamprusi, qui maintient longtemps un ascendant sur les autres États nés par essaimage (royaume mossi de Ouagadougou, dagomba du Dagbon...). Ce n'est qu'au xviiie siècle que le Mamprusi devient tributaire de l'Ashanti, payant dès lors, comme tant d'autres, son tribut sous forme d'esclaves. Dès le xve siècle, et plus encore à partir du xviie, le nord de l'actuel Ghana est également marqué par l'introduction de l'islam, diffusé principalement par des marchands musulmans et des migrants haoussa. Sans devenir la religion exclusive dans le nord du pays, l'islam marque de son empreinte les sociétés locales, sur les plans juridique ou culturel et, aujourd'hui encore, il reste quantitativement important surtout dans le nord du Ghana.
Au sud du pays, le peuplement est essentiellement ga-adangbe. Les Ga offrent un exemple de structure politique originale, dans laquelle l'essentiel de l'autorité est dévolu à des prêtres. Longtemps rassemblés en petites unités, les Ga entament au xviie siècle un processus d'unification, sous la houlette de souverains dont le plus éminent est Okai Koi (env. 1610-1660). Cependant, à la fin de ce siècle, les Ga passent largement sous la dépendance d'un autre État, l'Akwamu.
Si la fondation d'États centralisés n'est donc pas l'apanage des Akan, ceux-ci dominent incontestablement la région à partir du xviiie siècle. Les Akan disent descendre tous du riche et puissant royaume abron (xive siècle). Ils ont de nombreux points communs sur les plans linguistique, culturel, religieux et sociétal (sociétés largement matrilinéaires).
Parmi les États akan, les Fanti fournissent un exemple d'organisation politique durable, dynamique, mais non centralisé. De petites cités-États, situées le long de la côte, se sont développées à partir de Mankessim et ont entamé, à partir du xviie siècle, un processus de « fantéisation » des peuples de la région. Progressivement, les États fanti s'allient entre eux par une sorte de confédération informelle, unie autour d'un lieu de culte commun et destinée à faire face à de puissants voisins, comme l'Ashanti ou le Denkyira.
Si les Fanti sont les premiers à entrer en contact avec les Portugais (fin du xve siècle), le royaume (puis l'empire) Ashanti (ou Asante) se distingue historiquement en devenant le plus important État akan, avec un territoire qui, à son apogée (xixe s.), occupe 70 p. 100 du pays actuel. Son expansion a commencé avec le souverain (dit ashantehene) Osei Tutu, formé à la cour de deux puissants États voisins, le Denkyira puis l'Akwamu, à l'extrême fin du xviie siècle. Sous les auspices d'un prêtre traditionnel, il assoit la souveraineté ashanti, sa légitimité et sa puissance, sur le mythe d'un siège d'or descendu du ciel. Dès lors, dans la nouvelle capitale, Kumasi, la fête annuelle de l'igname, ou odwira, est l'occasion de réaffirmer la légitimité[...]
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Écrit par
- Monique BERTRAND : géographe, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (U.R. 013, migration, mobilités et peuplement)
- Anne HUGON : maître de conférences en histoire à l'université Paris-I, agrégée d'histoire, membre de l'Institut universitaire de France
Classification
Médias
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