MANZÙ GIACOMO (1908-1991)
Sculpteur italien. Issu d'une famille pauvre de douze enfants, Giacomo Manzù fut placé très tôt chez un artisan décorateur de Bergame, dès que l'on remarqua son penchant pour le dessin. À treize ans, il suit des cours du soir chez un stucateur, mais ne commence à suivre un véritable enseignement de sculpture que pendant son service militaire à Vérone. En 1928, au cours d'un bref séjour à Paris, il découvre le Louvre et les impressionnistes, réservant Rodin pour un voyage ultérieur en 1936. Chez cet autodidacte, les influences extérieures restent d'ailleurs négligeables et ses recherches personnelles se poursuivent autour d'un nombre de thèmes restreints : l'adolescente nue sur une chaise, dès 1931, les cardinaux, à partir de 1934, les patineuses, l'artiste et son modèle, les amants, et d'innombrables portraits, en particulier ceux de sa femme Inge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il exécute de nombreux reliefs sur le thème de la Crucifixion et de la Déposition de croix, où les bourreaux portent des casques allemands. Il suscite une vive polémique lorsqu'il remporte le concours organisé en 1949 pour la décoration d'une porte de Saint-Pierre de Rome ; cependant, la porte de la Mort, dédiée au pape Jean XXIII, témoigne d'un sens religieux profond et intimiste. En 1955, il exécute le portail central de la cathédrale de Salzbourg (elle aussi constituée de reliefs de bronze), la porte de l'Amour, puis la porte de la Paix et de la Guerre pour l'église Saint-Laurent de Rotterdam en 1966, le portail central de la cathédrale d'Orvieto, très controversé. On lui doit également de nombreux monuments au partisan (par exemple celui de Bergame, en 1977). Il exécute pour l'édifice des Nations unies à New York sa dernière sculpture monumentale, L'Hymne à la vie, en 1989. Manzù exécute généralement des bronzes uniques obtenus par le procédé de la cire perdue à partir d'épreuves soigneusement modelées dans la terre, le plâtre ou la cire. Depuis les années 1960, les arts graphiques avaient pris une grande place dans son œuvre.
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Écrit par
- Nicole BARBIER : conservateur au Musée national d'art moderne, Paris
Classification
Média