FERRÉ GIANFRANCO (1944-2007)
Une silhouette de notable, une élégance sobre et la reconnaissance internationale de son talent, distinguaient ce couturier dont le nom a fait le tour du monde. Né le 15 août 1944 à Legnano, en Italie, au sein d'une maison bourgeoise qu'il ne quittera pas, Gianfranco Ferré obtient son diplôme d'architecture à Milan, en 1969. Mais c'est en réalisant lui-même des accessoires de mode et en collaborant avec des pionniers du prêt-à-porter – Elio Fiorucci, Walter Albini, Christiane Bailly – que le jeune architecte se fait connaître. De 1973 à 1977, il séjourne à plusieurs reprises en Inde, y prospecte à titre professionnel et retient de ses voyages la magie des couleurs. Commandité par Franco Mattioli, qui deviendra son associé, il présente sa première collection de prêt-à-porter – Baila – en 1974. Raisonnant comme un architecte, en termes de lignes, de volumes, de proportions, il habille les corps comme il aurait habillé un espace. L'objectif, bien que demeuré confidentiel, était de constituer une même tenue pour toute la journée, pratique le matin et belle le soir. Quatre ans plus tard, en 1978, Gianfranco Ferré fonde une société sous son nom avec une ligne de prêt-à-porter féminin et d'accessoires. À partir de cette date, les lignes prospèrent et se multiplient. Il aborde la haute couture et complète ses créations de parfums, mais le credo est partout identique : la recherche d'une élégance épurée qui mette en valeur la personnalité.
En 1982, il crée une ligne d'habillement et d'accessoires pour homme qu'il intitule également Gianfranco Ferré, et, comme pour ses propres vêtements, il y applique son sens du discernement. De 1986 à 1989, il s'adonne à la haute couture et découvre des réalités bien différentes de celles de l'industrie. En 1987, il lance Studio 000.1 by Ferré, une ligne produite par le géant de l'habillement italien, Marzotto, crée Gianfranco Ferré Fourrures et, deux ans plus tard, Forma O by GFF, pour femmes fortes. À partir de 1989, il navigue entre Paris et Milan pour assurer la direction artistique du prêt-à-porter et de la couture de la Maison Christian Dior. Il obtient immédiatement un dé d'or. Cette expérience qu'il mène jusqu'en 1996 révèle de profondes affinités avec le célèbre couturier français : une conception similaire de l'élégance, un même goût pour la netteté des lignes obtenues par un choix de matières nobles qui structurent la silhouette. Admiratif du luxe parisien et du savoir-faire de ses ateliers, il peut à loisir développer son sens du détail et son goût pour le raffinement des finitions. Cependant, la saga des lignes se poursuit : en 1995, GFF Gianfranco Ferré, en 1996 Gianfranco Ferré Jeans, qui se veut plus abordable et qui marque le début de la collaboration avec le Groupe ITJ-Ittiere, en 1997, Gianfranco Ferré Studio pour homme et femme et Gianfranco Ferré Forma.
En 2002, la société est intégrée dans la It Holding, géant italien du luxe aux ramifications internationales, ce qui entraîne une profonde réorganisation des marques. Un recentrage s'effectue autour de trois labels : Gianfranco Ferré, Ferré et GF Ferré, faisant disparaître par exemple, Gianfranco Ferré Jeans, Studio 000.1 by Ferré, ou Forma O by Ferré. L'objectif est d'obtenir une meilleure identification des univers stylistiques. S'ensuivent également un intense programme d'ouvertures de boutiques et de concept-stores, ainsi qu'une diversification accrue des activités : création de lignes de joaillerie, d'horlogerie, de lunettes, ouverture d'un établissement dédié au bien-être, E'SPA at Gianfranco Ferré, dans le prolongement de la boutique milanaise. Le nom de Gianfranco Ferré finit par recouvrir une gamme étendue de produits dont de nombreux parfums – Gianfranco Ferré (1984),[...]
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Écrit par
- Catherine ORMEN : historienne de la mode
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