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GIANT STEPS (J. Coltrane)

À la mort de Charlie Parker, en 1955, seuls Stan Getz et Sonny Rollins semblent en mesure de recevoir et de développer l'héritage du grand saxophoniste. Pourtant, au sein du célèbre quintette que rassemble Miles Davis de 1955 à 1957, on ne tarde guère à remarquer le timbre de bronze ainsi que le jeu acéré, presque sans vibrato, d'un jeune saxophone ténor, John Coltrane, qui ne va pas tarder à voler de ses propres ailes. Alors qu'il vient de participer, en mars et en avril 1959, au légendaire Kind of Blue de Miles Davis, Coltrane constitue, avec Tommy Flanagan au piano, Paul Chambers à la contrebasse et Art Taylor à la batterie, un quartet mythique, dont Giant Steps est le premier album. Les sept plages qui le constituent, toutes de sa composition, sont enregistrées les 4 mai, 5 mai et 2 décembre 1959 (date à laquelle Wynton Kelly et Jimmy Cobb remplacent Flanagan et Taylor). Pour la première fois, Coltrane impose ses conceptions et s'affirme comme un novateur de première grandeur, avec un swing impétueux qui pousse à leurs extrêmes limites les principes de l'improvisation harmonique. Si le thème éponyme de l'album demeure encore classique, les plages Cousin Mary, Syeeda's Song Flute et Naima manifestent, par leur caractère modal, l'émancipation qui se poursuivra avec l'ouverture aux modes africains et asiatiques dans les albums My Favorite Things (1960), Africa/Brass et Olé Coltrane (1961). Les longues phrases incantatoires, les insurrections sonores, les cris de fureur et les élans mystiques d'enregistrements restés légendaires – A Love Supreme (1964) et Ascension (1965) – ouvriront la voie aux pulsions libertaires du free jazz.

— Pierre BRETON

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