GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat)
Les apports du GIEC
Au fil des rapports successifs – datant, respectivement, de 1990, 1995, 2001, 2007, 2013-2014 et 2021-2022 –, la démonstration de l'origine anthropique du changement climatique lié à une présence croissante des gaz à effet de serre dans l'atmosphère n'a fait que se renforcer. L’évaluation du sixième cycle établit que l’intégralité du réchauffement actuel est liée aux activités humaines. Toutes les régions du monde sont affectées par la multiplication et l’aggravation de phénomènes climatiques extrêmes. Les effets physiques du changement, dont certains sont irréversibles à l’échelle de siècles ou de millénaires (comme la montée des océans et la fonte des glaciers), ont des conséquences sur l’homme et ses activités (agriculture, pêche, effets des canicules, propagation de maladies vectorielles comme la dengue). Ils exercent de fortes pressions sur les écosystèmes (par exemple, au travers de la modification de saisons, de l’acidification et de la désoxygénation de l’océan). Les pays les plus pauvres et les communautés les plus défavorisées (quel que soit le niveau de développement de leur pays) pâtissent le plus lourdement de ces changements. Si certains efforts d’adaptation sont mis en œuvre, ils sont très insuffisants, même dans les pays développés. L’évaluation des connaissances scientifiques montre que des solutions existent pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et limiter le changement climatique et ses impacts, et permettre le déploiement d’un maximum de moyens d’adaptation. Cela demande de modifier en profondeur la façon dont on produit l’énergie, les biens, les bâtiments et l’alimentation mais également la manière dont on les consomme. Ces changements profonds sont porteurs de cobénéfices pour la santé humaine, car ils améliorent la qualité de l’air, les régimes alimentaires et diminuent la sédentarité.
La nécessité d'une coopération internationale soulignée dans le premier rapport du GIEC a débouché sur l’adoption, en 1992 à Rio de Janeiro, de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le deuxième rapport du GIEC a été utile aux négociateurs du protocole de Kyōto (1997) et les suivants ont servi pour les (COP traitant du changement climatique.
À la suite de la COP 21, qui a donné lieu en 2015 à l’accord de Paris, les États ont souhaité connaître les conséquences d’une trajectoire de réchauffement de la température moyenne de la surface de la Terre à 1,5 °C (par rapport à la moyenne préindustrielle) et la faisabilité des mesures à prendre pour ne pas dépasser ce niveau. Cela a fait l’objet d’un rapport spécial (2018) coordonné par les trois groupes de travail du GIEC. Deux autres rapports spéciaux intergroupes ont également été réalisés, l’un sur l’océan et la cryosphère (2019), l’autre sur l’usage des terres (2019). Des auteurs ont été spécifiquement sélectionnés pour chacun de ces rapports spéciaux – publiés distinctement des rapports de chacun des trois groupes (2021 et 2022) – lors du sixième cycle du GIEC.
Ainsi, les rapports du GIEC établissent les connaissances qui font l’objet d’un consensus scientifique et permettent d’en assurer la diffusion au sein de la communauté internationale scientifique, des instances gouvernementales et, de plus en plus, de la société civile.
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Écrit par
- Michel PETIT : ancien membre du bureau du GIEC, ancien directeur de l'Institut national d'astronomie et de géophysique
- Sophie SZOPA : directrice de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA)
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