GINKGOPHYTES ou GINKYOPHYTES
Ancienneté et caractères évolutifs
On a retrouvé dans les couches géologiques du Dévonien moyen une plante à feuilles « ginkyoïdes », dont le nom, Enigmophyton, laisse entendre que l'on possède peu de renseignements à son sujet. D'indubitables Ginkgoales sont apparues au Permien ; elles ont eu leur apogée au Jurassique, époque à laquelle remonte le Ginkgo biloba. On dénombre de vingt à soixante genres fossiles et une centaine d'espèces ; leur limbe, linéaire ou lobé, était dépourvu de pétiole (feuilles sessiles), ou bien, si ce dernier existait, il était parcouru par une seule nervure au lieu de deux comme chez le Ginkgo biloba.
Pour certains, ces plantes constituent en réalité un ordre, celui des Ginkgoales, et s'intègrent dans les Cordaitophytes, plantes paléozoïques entièrement disparues au Permien supérieur et dont le Ginkgo biloba ne serait qu'un vestige. Pour d'autres, elles constituent un embranchement, celui des Ginkgophytes. Le caractère « cilié » des gamètes mâles est commun à beaucoup d'Algues vertes, aux Mousses et aux Ptéridophytes ; mais il disparaît évolutivement au niveau des Spermaphytes. On le considère comme un témoignage de l'habitat aquatique originel, commun à tout le monde vivant ; on peut remarquer, à cette occasion, que les éléments sexuels sont ceux qui conservent le plus longtemps des structures ancestrales.
Les appareils femelles ont également des caractères très archaïques ; le gamétophyte femelle, ou prothalle, est chlorophyllien, comme chez les Mousses et les Ptéridophytes (où il est autotrophe) ; il est entouré d'une épaisse membrane mégasporale, comme chez les Ptéridophytes (où il est dispersé) ; il se charge de réserves nutritives, et le tégument ovulaire durcit avant la fécondation, à la différence de ce qui se produit chez les graines véritables des Spermaphytes. Ces dispositions font que la fécondation et le développement ultérieur peuvent se réaliser dans des ovules séparés de la plante mère, comme c'était vraisemblablement le cas chez les Cordaites, les Ptéridospermées et les Cycadophytes.
C'est pourquoi on a créé la division des Préphanérogames, ou mieux des Préspermaphytes, pour ranger à côté des Ginkgo l'ensemble de ces plantes.
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Écrit par
- Michel FAVRE-DUCHARTRE : professeur de botanique à la faculté des sciences, université de Reims
Classification
Médias
Autres références
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GYMNOSPERMES
- Écrit par Sophie NADOT et Hervé SAUQUET
- 4 001 mots
- 7 médias
Également appelées Ginkgophytes (en latin Ginkgophyta), les Ginkgoales, ne sont représentées aujourd’hui que par une seule espèce bien connue, le ginkgo (Ginkgo biloba). Celui-ci est très répandu dans les parcs et jardins des régions tempérées du monde, où les pieds mâles (l’espèce étant dioïque)...