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BORELLI GIOVANNI ALFONSO (1608-1679)

Ayant rencontré Campanella à Rome vers 1628 et étudiant avec Benedetto Castelli, bénédictin disciple de Galilée, Borelli assiste à l'effervescence provoquée par la publication du Dialogo de Galilée, qu'il a probablement connu. Il enseigne les mathématiques à Messine à partir de 1635 et, en 1642, le sénat de cette ville l'envoie recruter d'éminents professeurs de droit et de médecine pour l'université de Messine : il parcourt Naples, Rome, Florence, Bologne, Padoue, Venise et rencontre les savants de chaque université. Il retourne enseigner en Sicile de 1643 à 1656, s'intéresse alors à l'anatomie, à la physiologie, aux maladies régnantes (Delle cagioni delle febbri maligne di Sicilia negli anni 1647 e 1648), dont il recherche les causes naturelles au cours des autopsies, niant ainsi l'influence des astres. En 1656, il obtient la chaire de mathématiques à l'université de Pise où, avec un groupe d'amis, il fonde l'Accademia degli investiganti, qui traite de physiologie, d'anatomie, de chimie, de physique et correspond avec les savants contemporains étrangers. Il fonde dans sa demeure un laboratoire d'anatomie ouvert aux étudiants et, en 1665, il installe un observatoire astronomique à San Miniato : dans Theorica medicorum planetarium ex causis physicis deductae (1666), il fait intervenir la loi de l'inertie et soutient que le mouvement circulaire des planètes entraîne l'existence de forces centrifuges qui compensent les forces centripètes, mais il rejette la notion d'attraction. Trois ans plus tard, il observe une éruption de l'Etna (Istoria et meteorologia incendii Aetnaei anni 1669).

Il retourne à Messine, mais se trouve bientôt mêlé à un incident politique ; sa situation devenant précaire, il se réfugie à Rome en 1674 auprès de Christine de Suède. Il lui dédie son célèbre ouvrage De motu animalium (1679), dans lequel il formule sa doctrine iatromécanique du corps humain : les muscles du squelette constituent un ensemble de leviers et de marteaux qui obéissent aux lois mathématiques, mécaniques ou statiques, tandis que la circulation du sang répond à celles de l'hydraulique ; la digestion, par exemple, est considérée comme une simple action mécanique de trituration, dont la phase initiale est la mastication.

— Jacqueline BROSSOLLET

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