PELLEGRINI GIOVANNI ANTONIO (1675-1741)
La carrière de Pellegrini commence par des voyages en Allemagne, en Moravie, en Autriche, avec son maître Paolo Pagani. En 1700, il est à Rome et découvre le baroque dans l'œuvre de Solimena et dans celle de Luca Giordano. L'évolution de son style se poursuit, sous l'influence de Sebastiano Ricci, à Venise. L'animation décorative de ses compositions, leurs tonalités chaleureuses et brillantes lui valent une renommée considérable. En 1708, le comte de Manchester l'emmène en Angleterre avec Marco Ricci. Il est probable qu'ils exécutèrent ensemble les décors de Pyrrhus et Démétrius, opéra de Scarlatti représenté en 1709 à Haymarket. Il crée à Kimbolton, chez son protecteur, un décor plein de virtuosité et de fraîcheur, multipliant les trompe-l'œil, les touches d'exotisme, les arabesques fleuries. Il travaille aussi à Castle Howard pour lord Carlisle, et sir Christopher Wren pense à lui pour les peintures de la cathédrale St. Paul. D'Angleterre, Pellegrini se rend à Düsseldorf et peint de grandes compositions claires et gaies à la gloire de l'électeur Jean-Guillaume (Entrée allégorique de l'Électeur, Schleissheim). De passage à Paris, vers 1720, il reçoit la commande d'un plafond (aujourd'hui détruit) à l'hôtel La Vrillière (Banque de France) et s'en acquitte avec une promptitude qui déconcerte un Mariette mais n'en influe pas moins sur la peinture rococo en France. Ses tableaux religieux sont traités avec la même liberté allègre, la même élégance. Ses longs séjours à l'étranger ne lui permettent pas d'exercer une influence réelle à Venise. Son œuvre prélude pourtant au remarquable développement qu'allait y connaître la peinture décorative.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
Média
Autres références
-
ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Peinture
- Écrit par Jacques CARRÉ et Barthélémy JOBERT
- 8 176 mots
- 12 médias
...Hampton Court, ne purent égaler en qualité ou en ampleur le travail de Le Brun à Versailles. Au début du xviiie siècle, Sebastiano Ricci et Gian Antonio Pellegrini décorèrent en style vénitien quelques demeures privées comme Narford Hall et Burlington House, mais sans créer d'engouement dans le public aristocratique.... -
GUARDI LES
- Écrit par Terisio PIGNATTI
- 2 552 mots
- 3 médias
...indépendante et une certaine personnalité. Entre 1720 et 1730, il connut Ricci à Venise, lorsque celui-ci arrivait à la fin de sa vie ; il y connut aussi Giovanni Antonio Pellegrini (1675-1741). Les œuvres de ces deux peintres s'inscrivaient alors dans la grande tradition du rococo européen. En 1737... -
ROCOCO
- Écrit par Georges BRUNEL , François H. DOWLEY et Pierre-Paul LACAS
- 21 059 mots
- 14 médias
...chasseurs qui ornent les lunettes) et une facilité narrative teintée de quelque désinvolture ironique. Mais, entre Ricci et Tiepolo, c'est Gianantonio Pellegrini (1675-1741) et Giambattista Pittoni (1687-1767) qui tiennent la première place. Pellegrini, actif à Paris, Londres, Mannheim, Vienne, déploie...