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SEMERIA GIOVANNI (1867-1931)

Religieux barnabite et prédicateur italien. Ami d'Alfred Loisy, de Paul Sabatier et du baron von Hügel, Giovanni Semeria fut regardé par ses adversaires comme un des modernistes les plus insidieux en raison même de son prestige, de sa popularité et des ses hautes relations. « Vous êtes un chenapan », lui dit un jour Pie X ; et, comme il se défendait, celui-ci ajouta : « Vous élargissez les portes pour faire entrer ceux qui sont dehors et vous faites sortir ceux qui sont dedans. » En 1912, Semeria fut l'objet d'une campagne intensive (quatre livres du même auteur, soit sept cents pages, parurent, coup sur coup, contre lui) et Pie X, personnellement, l'exila de Gênes, où il était depuis près de vingt ans, à Bruxelles. La guerre le ramena en Italie, où Cadorna, le général en chef, lui confia l'aumônerie de l'état-major général. Très populaire parmi les troupes, où il fut surnommé « le père Semprevia » (toujours sur les routes), il ne supporta pas l'horreur de la guerre (« tuer, mourir ») et tomba dans une dépression nerveuse de plusieurs mois. La paix revenue, il fonda l'Œuvre nationale d'assistance aux orphelins de guerre pour l'Italie du Sud, à laquelle il consacra le reste de sa vie.

Son souvenir reste très vivant en Italie, où son centenaire a été célébré solennellement en 1967. L'archevêque de Gênes parlait alors de lui comme du « plus grand instrument de la conservation de la foi dans la bourgeoisie gênoise » et de « l'homme qui, plus que personne en Italie, a contribué à renouveler la prédication ». À son œuvre de vulgarisation apologétique s'ajoutèrent, après la guerre, plusieurs volumes de « souvenirs ».

— Émile POULAT

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales

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