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KLEBE GISELHER (1925-2009)

La Machine à pépier (Die Zwitschermaschine), variations pour orchestre inspirées par un tableau de Paul Klee, vaut au compositeur allemand Giselher Klebe sa notoriété, lors de la création de l'œuvre à Donaueschingen, en 1950.

À une époque – celle du nazisme – où, en Allemagne, toute diffusion de la musique de Schönberg est rigoureusement interdite, Klebe a le privilège de la découvrir et de l'étudier dans des cercles privés et oppositionnels. Bien que né à Mannheim (le 28 juin 1925), il vit alors à Berlin, où il achève en 1943 ses études au Conservatoire. Dès 1951, son Premier Quatuor à cordes, opus 9, fait référence à la technique d'écriture sérielle ; il précise que celle-ci « offre la possibilité recherchée d'établir un lien optimal entre l'idée, l'expression et la logique de la construction ». À la même époque, s'appuyant sur une recherche mathématique, il écrit une Symphonie pour quarante-deux cordes (1951) et, unissant le passé au présent, part d'une œuvre de Mozart (Concerto pour piano no 24, en ut mineur, K 491), dont il retient le thème comme élément sériel, pour construire une Symphonie, opus 16 (1953).

Klebe a donc été un des premiers musiciens de la jeune génération à être révélé en Allemagne dans l'immédiat après-guerre. Aussi doué qu'éveillé, et compte tenu du caractère exceptionnel de sa formation intellectuelle dans la conjoncture historique, il est parti plus vite que ses contemporains et compatriotes à la découverte de la nouvelle musique, fille des grands Viennois (Schönberg, Berg, Webern) ; bien qu'il ne recule pas devant l'utilisation de la musique électronique (Die Ermordung Cäsars, 1959), son œuvre demeure fondée sur le dodécaphonisme, et ceux qui viennent plus tard que lui (Stockhausen, notamment) le dépasseront vite dans leurs audaces de novateurs, tandis que Klebe semble davantage s'orienter vers une synthèse entre l'expressivité venue du passé et les recherches de style venues du présent. Il s'est imposé par ses opéras, parmi lesquels : Die Räuber, d'après Les Brigands de Schiller, 1957 ; Die tödlichen Wünsche, d'après La Peau de chagrin de Balzac, 1959 ; Alkmene, d'après Amphitryon de Kleist, 1961 ; Figaro lässt sich scheiden, d'après Le Divorce de Figaro, de Ödön von Horváth, 1963 ; Ein wahrer Held, d'après Le Baladin du monde occidental de Synge, 1975 ; Der jüngste Tag, d'après la pièce Le Jugement dernier de Ödön von Horváth, 1980 ; Die Fastnachtsbeichte, d'après la nouvelle La Confession du carnaval de Carl Zuckmayer, 1983 ; Gervaise Macquart, d'après L'Assommoir de Zola, 1995.

Giselher Klebe meurt à Detmold (Land de Rhénanie-du-Nord - Westphalie) le 5 octobre 2009.

— Brigitte MASSIN

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : musicologue, journaliste, critique, écrivain
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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