VALADIER GIUSEPPE (1762-1839)
L'architecture néo-classique italienne possède deux représentants importants, Giuseppe Valadier et Giacomo Quarenghi. Mais, tandis que Quarenghi s'illustrera avant tout en Russie, Valadier demeure fidèle à Rome, sa ville natale. Architecte au service des États pontificaux, Valadier est nommé directeur des travaux publics en 1810, et devient le principal responsable de l'architecture religieuse et civile de Rome, mais aussi le créateur d'un plan d'urbanisme dans lequel s'inscrivent les monuments antiques, restaurés, de la Ville éternelle. L'œuvre d'ingénieur et d'archéologue de Valadier a constamment influencé son œuvre d'architecte et d'urbaniste qui fut considérable : toute une partie de la ville lui est encore redevable de sa conception logique des cheminements variés et de la magnificence des aires de dégagement. La piazza del Popolo, dont Valadier propose plusieurs aménagements en 1793, 1813 et 1815, est finalement réalisée sur ses dessins entre 1816 et 1822. Seules des difficultés matérielles expliquent qu'il n'ait pu réaliser les places qu'il projetait autour du Panthéon, de la fontaine de Trevi et de la basilique Saint-Jean de Latran ; toute une trame urbaine, rénovée, se serait dessinée dans la continuité de la piazza del Popolo, entrée monumentale de la Rome moderne. Mais Valadier donne aussi des plans d'églises, de palais et d'édifices publics ; parmi eux, citons ceux de la villa Poniatovski (1800-1810), du palais Lazzini et du théâtre Valle (1819). Deux projets n'ont pas été réalisés : pour Rome, le palais Braschi (1790), et pour Trevi, une église (1796-1798). Valadier, qui s'occupe en effet des principales villes des États, donne de nombreux plans d'édifices religieux (ou de restaurations) à Todi, Terracina, Rieti, Spoleto (1788) et Urbino (1789). Professeur à l'Académie de Saint-Luc, Valadier s'associe à l'éditeur F. A. Visconti qui publie ses œuvres gravées. Œuvres où sont diffusés ses projets personnels (Raccolta di diverse invenzioni, 1796, Projetti architettonici, 1807, Opere di architettura, 1833), mais aussi des réflexions de l'archéologue qui attestent une connaissance parfaite de l'architecture antique et de la qualité des restaurations exécutées par l'artiste, notamment au Colisée et à l'arc de Titus (Raccolta delle più insigni fabbriche di Roma antica, 1813).
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Écrit par
- Daniel RABREAU : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux
Classification
Autres références
-
RESTAURATION (architecture)
- Écrit par Colette DI MATTEO et Piero GAZZOLA
- 4 417 mots
...valeur la colonne Trajane, le « volume » allégorique qui partageait l'espace devant les bibliothèques grecque et latine. Typique est l'intervention de Giuseppe Valadier concernant l'arc de Titus. Tenu pour une « sculpture monumentale », à partir du Moyen Âge celui-ci était devenu un morceau d'architecture...