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VERDI GIUSEPPE (1813-1901)

Verdi - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Verdi

Au même titre que Mozart ou Wagner, Verdi est un des grands maîtres de l'opéra, parmi les plus joués et les plus admirés. Il commence sa carrière en s'inscrivant dans une tradition lyrique qui a plus de deux siècles et qui s'est profondément renouvelée au début du xixe siècle avec Rossini, Donizetti et Bellini. Au cours de sa vie, la culture et la politique changent ; le musicien le sent et modifie son écriture, créant un opéra moderne comme Otello (1887), qui n'a presque plus de rapport avec ses œuvres de jeunesse, à l'exception du chant qui demeure l'instrument privilégié de l'opéra. Ces changements se reflètent dans les goûts des amateurs du compositeur : certains préfèrent l'énergie volcanique du premier Verdi, tandis que les autres privilégient le raffinement orchestral et vocal du dernier. Par-delà ces différences de goût, Verdi est néanmoins devenu un symbole de l'Italie nouvelle, née du Risorgimento : un mois après sa mort, lors du transfert de sa dépouille dans la maison de repos pour musiciens qu'il avait fondée à Milan, la foule et un immense chœur dirigé par Toscanini entonnèrent le chœur patriotique de Nabucco (1842).

Viva Verdi

Viva VERDI - crédits : AKG-images

Viva VERDI

Fils d'un aubergiste de campagne, Giuseppe Verdi naît en 1813 aux Roncole, près de Busseto, dans la province de Parme alors département de l'Empire français. Il révèle des dons précoces pour la musique et fait ses premières études dans la petite ville de Busseto, auprès de Ferdinando Provesi, maître de chapelle local. À dix-neuf ans, il se présente au conservatoire de Milan, la métropole voisine, qui le refuse, ce qui l'oblige à parfaire son éducation musicale avec un maître privé, Vincenzo Lavigna. En fait, c'est en praticien, en artisan autodidacte que Verdi aborde la musique. Très vite, il se tourne vers le théâtre lyrique et présente à la Scala, en 1839, Oberto, conte di San Bonifacio, qui obtient un succès honorable. L'année suivante, son premier opéra bouffe, Un giorno di regno, est un fiasco. Devant cet échec, auquel s'ajoutent des malheurs familiaux (la mort de sa première femme et de ses deux enfants), il songe à abandonner l'opéra. Mais, dès 1842, il revient à la scène avec Nabucco, qui connaît un triomphe. Cette œuvre est la première affirmation du génie dramatique de Verdi, mais elle doit aussi son succès à l'atmosphère patriotique que favorise le livret, centré sur les mésaventures des Hébreux en captivité à Babylone ; il faut préciser que l'Italie bouillonne alors de passions nationalistes et aspire à se délivrer du joug autrichien.

Pendant les dix années qui suivent, Verdi déploie une activité intense, créant pour les grands théâtres de l'époque une douzaine d'opéras, parcourant l'Europe pour suivre les destinées de ses créations, surveillant minutieusement la mise en scène, la direction, le choix des chanteurs, en imprésario avisé qu'il sera toute sa vie. De ces opéras, certains ont vu croître leur popularité, comme Ernani (1844) ou Macbeth (1847), d'autres, tels I Due Foscari (1844), Alzira (1845) ou Attila (1846), ont mis plus de temps à entrer au répertoire ; sans doute ces derniers se ressentent-ils d'un certain manque de discernement dans le choix des livrets et de la rapidité avec laquelle Verdi a composé la musique. On y trouve les défauts et les qualités du premier Verdi : intrigues souvent rocambolesques fondées sur d'inextricables conflits familiaux, caractérisation des personnages efficace mais sommaire, instrumentation souvent fruste. Autant de défauts compensés par le sens de l'effet dramatique, la véhémence de la musique, la beauté des chœurs, et notamment des chœurs patriotiques, et l'inspiration héroïque dont une des plus belles illustrations sera l'air « Di quella pira » dans Il Trovatore[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-III

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Verdi - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Verdi

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