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DANIEL GLYN (1914-1986)

Né le 23 avril 1914 au pays de Galles, l'archéologue Glyn Edmund Daniel est mort le 13 décembre 1986, à Cambridge, où il fut Disney Professor of Archaeology de 1974 à 1981. Après avoir entrepris ses études à l'université de Cardiff, il vint au Saint John's College de Cambridge où il se spécialisa en géographie puis en archéologie. Sa thèse était consacrée au mégalithisme d'Europe occidentale et il s'intéressa toute sa vie à cette question, qu'il traita dans plusieurs ouvrages : The Prehistoric Chamber Tombs of England and Wales (1950), The Megalith Builders of Western Europe (1958), The Prehistoric Chamber Tombs of France (1960). Il fut alors, avec J. Arnal et P.-R. Giot, l'un de ceux qui relancèrent en France l'intérêt pour les monuments mégalithiques de ce pays. Il s'attacha à mieux en définir les différents types et en précisa la répartition géographique. Il parvint rapidement à la conclusion que les monuments si originaux de l'Europe occidentale n'avaient que peu de points communs avec les constructions de la Méditerranée orientale, d'où G. Childe faisait venir les « prêtres-bâtisseurs ».

Glyn Daniel attira ainsi l'attention sur les hommes qui utilisèrent ces énormes pierres. Avant de pouvoir bénéficier de l'apport des datations obtenues par la méthode du carbone 14, il ouvrait la voie des nouvelles recherches sur les mégalithes considérés comme l'expression majeure des sociétés indigènes néolithiques de la zone atlantique.

Mais Glyn Daniel est surtout connu du grand public pour ses talents de vulgarisateur. En 1950, il anima pour la B.B.C. un programme sur l'archéologie, intitulé « Animal, Vegetable, Mineral ? », qui eut un tel succès qu'il fut élu en 1955 personnalité de l'année pour la télévision. Il créa et dirigea aussi une collection très célèbre, « Ancient Peoples and Places » : il tint à publier, en 1981, le centième volume de cette série, A Short History of Archaeology.

Il aimait retracer les péripéties de cette discipline récente qu'est l'archéologie. Dès 1950, il écrivait A Hundred Years of Archaeology, dont il donna une nouvelle édition augmentée en 1975, A Hundred and Fifty Years of Archaeology. Deux autres livres développent des aspects de la même analyse : The Idea of Prehistory (1962) et The Origins and Growth of Archaeology (1967). Cette approche épistémologique marqua tous ceux qui, pour progresser, sentirent la nécessité de mieux comprendre le but que s'étaient fixé les archéologues depuis l'identification par Boucher de Perthes des premiers silex taillés dans la vallée de la Somme. optique qui reste tout à fait actuelle.

Glyn Daniel avait, en plus de ses émissions de télévision et de ses livres, deux autres possibilités de répandre ses idées. Avec sa femme, Ruth Daniel, il a édité pendant un quart de siècle la revue Antiquity, qu'il avait héritée de son fondateur, O. G. S. Crawford. L'éditorial qu'il rédigeait pour chaque numéro, jusqu'en novembre 1986, était un libre commentaire de l'actualité archéologique. Il salua ainsi, l'un des tout premiers, l'avènement de la méthode de datation par le carbone 14 mise au point par Willard Frank Libby. Les articles publiés dans Antiquity sont courts mais denses : ils concernent tous les aspects de l'archéologie mondiale. On retiendra quelques textes souvent cités sur l'archéologie des îles Britanniques ou d'Europe centrale, d'Extrême-Orient ou d'Amérique, qui sont des références. Le rayonnement de Glyn Daniel était également assuré par ses indéniables talents de professeur. L'importance de l'homme, de l'archéologue et de son œuvre a été célébrée dans un livre édité en 1981 par d'éminents archéologues anglais J. D. Evans, B. Cunliffe et C. Renfrew, intitulé [...]

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Écrit par

  • : conservateur général du patrimoine, directeur de la rénovation du musée de l'Homme

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