GNÉTOPHYTES
Welwitschia
L'unique espèce de Welwitschia, W. mirabilis, ne se développe que dans les déserts du Sud-Ouest africain. Cette plante étonnante est constituée d'une courte souche pourvue d'une puissante et longue racine pivotante et portant uniquement deux grandes feuilles rubanées, à nervures parallèles comme chez les Monocotylédones. Ces feuilles s'accroissent par leurs bases et se désagrègent à leurs extrémités, deux ou trois mètres plus loin. Le bois comporte des vaisseaux d'un calibre supérieur à ceux des Gnetum et les stomates sont, comme dans ce dernier genre, syndétochéiles. Le liber est, comme chez Ephedra, dépourvu de cellules compagnes et tous les organes sont parcourus de canaux à mucilage.
La plante dioïque porte des cônes de fleurs soit mâles, soit femelles à périanthe rudimentaire. Les fleurs mâles comportent six étamines pourvues chacune de trois microsporanges et, au centre, un ovule avorté. C'est donc au sein d'une même fleur (et non, comme chez Gnetum et Ephedra, dans un même cône ou inflorescence) que l'organe femelle régresse, laissant ainsi la plante unisexuée (mâle) par avortement. Les grains de pollen entomophiles présentent la même structure que ceux des Gnetum. De même dans les fleurs femelles, les ovules présentent des analogies avec ceux des Gnetum : le nucelle à sommet érodé est entouré d'un mince tégument prolongé par un micropyle tubuleux ; ce dernier émerge d'une « aile » enveloppant l'ensemble dans une sorte de sac plat, comme le font les téguments externes des ovules d'Angiospermes ; le gamétophyte tétrasporique se cloisonne entièrement et différencie, du côté micropylaire, non pas des archégones, mais seulement leurs initiales contenant une oosphère chacune. Ces cellules produisent des digitations qui s'accroissent en direction du micropyle – fait unique chez les plantes supérieures –, rencontrent les tubes polliniques et permettent la fécondation. Les zygotes prolifèrent à l'état de tubes ramifiés, formés de cellules uninucléées dont certaines, situées aux extrémités, édifient des massifs cellulaires ; l'un d'entre eux évolue en embryon dicotylé pourvu d'un suçoir. Le nombre chromosomique de Welwitschia est 2 n = 42.
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Écrit par
- Michel FAVRE-DUCHARTRE : professeur de botanique à la faculté des sciences, université de Reims
Classification
Médias
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