HOUNSFIELD GODFREY NEWBOLD (1919-2004)
Ingénieur scientifique britannique, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine 1979 pour l'ensemble de ses travaux ayant permis la mise au point et le développement de la technique du scanner.
Né le 28 août 1919 près de Newark, dans le Nottinghamshire, Godfrey Newbold Hounsfield est le cinquième enfant d'un ancien ouvrier métallurgiste ayant choisi de devenir fermier au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il confiera plus tard le bonheur qui fut le sien, enfant, dans la ferme de son père où il put développer sans limite ses talents de jeune bricoleur. Il goûte tout particulièrement les expérimentations sur la mécanique électrique des machines agricoles. De onze à dix-huit ans, il multiplie les expériences, construit ses propres machines. Il n'évite pas alors quelques-uns des accidents auxquels s'exposent les jeunes bricoleurs férus du maniement des substances explosives. Soucieux de savoir à quelle altitude peut s'élever un projectile propulsé par de l'acétylène, il manque ainsi de disparaître avec l'ensemble de son dispositif.
Parallèlement, il ne brille guère à l'école de Newark où les seules disciplines qui l'intéressent sont la physique et les mathématiques. Faute de diplômes, son premier emploi, dans le bâtiment, est fort modeste. C'est alors le début de la Seconde Guerre mondiale. Passionné par les avions et leurs moteurs, le jeune homme remue ciel et terre pour s'engager dans la Royal Air Force. On l'encourage alors à étudier la mécanique radio ; il passe le reste de la guerre en tant qu'instructeur, d'abord au Royal College of Science de Londres puis à la Cranwell Radar School. Après la guerre, une bourse l'aidera à parfaire sa formation technique au sein de la Faraday House Electrical Engineering.
En 1951, Hounsfield rejoint les rangs du groupe industriel E.M.I. (Electronic and Musical Industries). Dans un premier temps, il travaille sur les questions relatives aux radars et aux armes téléguidées. Puis, il commence, à partir de 1958, à se passionner pour les techniques émergentes de l'informatique. Il participe alors activement à la mise au point de l'Emidec 1100, le premier ordinateur géant entièrement transistorisé, construit en Grande-Bretagne. Cet ordinateur ne rencontre pas le succès commercial espéré. Hounsfield est transféré au laboratoire central des recherches d'E.M.I. à une époque où cette firme commence à bénéficier d'un résultat inattendu : les premiers dividendes des succès planétaires des Beatles, groupe qu'elle produit. E.M.I. laisse alors Hounsfield poursuivre les recherches de son choix. Celles-ci le conduisent à combiner les fonctions d'un tube à rayons X mobile avec le traitement informatisé des informations ainsi recueillies. Le scanner est en train de naître.
En 1968, Hounsfield décrit un système complet de scannographie dans sa demande de brevet, lequel lui sera accordé quatre ans plus tard. Les radiologues commencent alors à découvrir les images de tissus – ceux du cerveau notamment – que la radiographie classique ne parvenait pas à saisir. C'est bientôt, aussi, la reconstitution imagée et informatisée des structures anatomiques du corps humain via des coupes d'une épaisseur de quelques millimètres. Il serait injuste, ici, de ne pas rappeler qu'à la fin des années 1960 d'autres chercheurs songeaient aussi à concrétiser ce mariage technologique, ainsi Allan Cormack, américain d'origine sud-africaine, qui partagea avec Hounsfield le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1979.
Outre le prix Nobel, Hounsfield, ce scientifique sans diplôme, a reçu de nombreuses récompenses et distinctions à commencer par une élection à la Société royale en 1975. Il fut anobli en 1981. Le jour où on lui décerna le prix Nobel, Hounsfield donna ce conseil aux jeunes chercheurs[...]
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Écrit par
- Jean-Yves NAU
: docteur en médecine, journaliste, chroniqueur médical sur le site d'information
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